DEBATLâchers de taureaux : Les lecteurs de «20 Minutes» donnent leurs avis

Lâchers de taureaux : Pour ou contre, les lecteurs de «20 Minutes» donnent leurs avis

DEBATAprès la mort d'une spectatrice à Aigues-Mortes, «20 Minutes» poursuit le débat sur les lâchers de taureaux, avec les réactions de ses lecteurs...
Un taureau camarguais (illustration).
Un taureau camarguais (illustration). - ALLILI MOURAD / SIPA
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • «Les fêtes votives, note un internaute, sont le reflet d’une histoire. »
  • « Il y a des morts en hors-piste au ski, on interdit les stations ? », écrit un autre.
  • Les taureaux « ne sont pas des jouets », s’exclame de son côté une lectrice.

Après la mort d'une spectatrice aux fêtes votives d'Aigues-Mortes, dimanche, l’article de 20 Minutes sur l'interdiction des lâchers de taureaux n’a pas manqué de faire réagir les internautes. Parmi eux, des amoureux des traditions taurines camarguaises, qui sont très nombreux à avoir pris la plume pour défendre leur passion.

Comme Gabriel, 16 ans, qui fait partie du club taurin de sa commune. Pour lui, quand les taureaux sont lâchés, « l’âme du village renaît ». « Les anciennes familles font partager aux nouveaux nos traditions, note-t-il. Les bandidos et les abrivados sont un spectacle démontrant le savoir-faire des gardians, vieux de plus d’un demi-siècle. »

« Les fêtes votives, reflet d’une histoire »

« Les fêtes votives, poursuit Thomas, sont le reflet d’une histoire, de coutumes, d’art de vivre, et de transmissions ancestrales. » De son côté, une maman de 39 ans se dit « fière de ses traditions », qu’elle transmet avec bonheur à son garçon de 6 ans.

Quant aux accidents qui endeuillent parfois les fêtes votives d’ici ou d’ailleurs, les défenseurs de ces traditions taurines pointent du doigt les non-initiés, qui viennent de plus en plus nombreux regarder passer les taureaux. « Certains touristes ne mesurent pas le risque qu’ils prennent face aux taureaux s’ils ne se protègent pas, et ce n’est malheureusement pas faute de les mettre en garde, s’inquiète Théo. On ne peut que constater que le nombre d’accidents est élevé, mais si chacun se responsabilisait et faisait attention, alors on assurerait le maintien de nos traditions, de notre culture. »

« Cette tradition a bon dos »

Pour Ophélie, interdire les lâchers de taureaux serait une absurdité. « C’est du grand n’importe quoi, confie la jeune femme. Interdisez la mer aussi, pour tous les noyés, les voitures, pour tous les morts dans les accidents… » « Il y a des dizaines de morts en hors-piste au ski, on interdit les stations ? », s’interroge de son côté Denis. « Faut-il interdire tous les sports dangereux ? Il n’est par exemple pas rare de voir les bas-côtés d’une piste de rallye automobile bondés de gens », reprend de la même façon Julien.

Pour d’autres, un peu moins nombreux, farouchement opposés aux lâchers de taureaux pratiqués dans les fêtes votives, peu importe qu’il s’agisse de traditions ancestrales : il faut les interdire une bonne fois pour toutes. « Cette tradition dangereuse a bon dos, alors pourquoi ne pas perpétuer les combats de gladiateurs comme au temps de César ? », souligne Malou. « Quand une tradition est dangereuse, on l’abandonne, assure à son tour Pascal. C’est ainsi qu’une société respire, vit et évolue… »

Les taureaux ne « sont pas des jouets »

Le bien-être animal est bien évidemment au cœur des arguments des anti-manifestations taurines. « Il faut arrêter de prendre les animaux pour des objets de loisir, s’indigne un internaute. Les taureaux ne s’amusent absolument pas, ils sont contraints et agressés de toutes parts ! » « Ce ne sont pas des jouets », s’exclame de son côté Marie.

Faux, répondent les amoureux de la bouvine. « Le taureau est roi, sur les affiches leurs noms sont inscrits en grandes lettres, et les raseteurs passent après », reprend Gabriel. « Ces animaux savent et connaissent le jeu, reprend Rémi, un gardian plongé dans ces traditions depuis son plus jeune âge. Ils sont plus intelligents que nous. » « Ils sont habitués depuis qu’ils sont veaux, reprend Laura, une habitante d’Aigues-Mortes. Je suis moi-même contre la maltraitance envers les animaux, et je hais les corridas, vous pensez vraiment que quelqu’un comme moi qui défend les animaux laisserait faire ? »