UNIVERSITEA Montpellier, cinq mois après le blocage, Paul-Valéry veut changer d'image

Montpellier: Cinq mois après les blocages, l'université Paul-Valéry veut changer d'image

UNIVERSITEC'est la rentrée ce lundi, à la faculté de lettres de Montpellier...
Un amphithéâtre de la faculté Paul-Valéry à Montpellier.
Un amphithéâtre de la faculté Paul-Valéry à Montpellier. - N. Bonzom / Maxele Presse
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • C’est la rentrée ce lundi, à la faculté de lettres de Montpellier.
  • Il y a cinq mois, l’université Paul-Valéry était bloquée jour et nuit par des militants pour protester contre les réformes de l’enseignement supérieur.
  • Aujourd’hui, l’établissement veut changer l’image qui lui colle à la peau.

Les étudiants de Paul-Valéry​ retrouvent le chemin des amphithéâtres, ce lundi, cinq mois après l’un des mouvements de protestation les plus importants de l’histoire du campus.

Des barricades, à la faculté de lettres de Montpellier.
Des barricades, à la faculté de lettres de Montpellier. - N. Bonzom / Maxele Presse

Pendant près de deux mois, l’université de lettres a été paralysée par des militants, qui occupaient les lieux jour et nuit, pour protester contre la réforme de l’enseignement supérieur. Des amphithéâtres ont été tagués, la salle des serveurs informatiques dévastée, et les examens organisés dans le plus grand des chaos, la plupart en ligne.

A l'université Paul-Valéry, ce lundi 23 avril à 8h.
A l'université Paul-Valéry, ce lundi 23 avril à 8h.  - N. Bonzom / Maxele Presse

« Ces turbulences ont été mises au premier plan »

L’Etat a versé une enveloppe 750.000 euros à l’université à Montpellier, pour faire face aux dégâts générés par le mouvement. Cette somme a servi aux réparations, mais aussi à rembourser les frais liés au renforcement de la sécurité sur le campus, lors des événements. Un chiffre revu à la hausse : au printemps dernier, l'université annonçait « un peu plus de 300.000 euros de dégâts ». Aujourd’hui, la faculté de lettres veut changer son image, écornée par le blocage. « Ces turbulences ont été mises au premier plan, au détriment de l’action de fond, et de l’activité innovante de notre campus. Nous voulons redonner de la profondeur », indique Patrick Gili, le président de la faculté.

Pointée du doigt à plusieurs reprises pour l’impitoyable sélection qu’elle opérait dans certaines de ses filières, l’université annonce qu’elle a pu accueillir en cette rentrée « tous les étudiants qui souhaitaient s’inscrire ». « Cela a une contrepartie, car les effectifs enflent », reprend Patrick Gili. En première année de licence, il y a cette année 5.840 étudiants inscrits, contre 5.500 l’année dernière, à la même époque.

« Des étudiants dans des voies de garage », dénonce le Scum

« Par ailleurs, nos filières de master accueilleront 20 à 25 % d’étudiants en plus », reprend le président de l’université, pour qui dépasser la barre des 20.000 étudiants est « le témoignage de notre attractivité ». Le Scum, le Syndicat de combat universitaire, n’est pas si optimiste. L’organisme de défense des droits des étudiants évoque « des étudiants dans des voies de garage [à cause de] Parcoursup, et une sélection en master, qui sont des motifs d’appréhension, d’indignation et de mobilisation ».

Problème : face à son succès, la faculté de lettres est devenue presque trop petite. « La situation reste tendue logistiquement, nous sommes sous-dotés en mètres carrés, reprend Patrick Gili. Nous avons 1,5 m2 par étudiant, contre 2 à 5 m2 dans les autres universités. Nous pourrons notamment respirer un peu au terme des travaux du plan Campus, en 2023, lorsque l’actuelle bibliothèque sera réaménagée en salles de cours. » En attendant, des bungalows temporaires devraient sortir de terre à Paul-Valéry.