BIEN-ETRE ANIMALLe maire veut interdire les cirques avec animaux, Gruss montre les crocs

Montpellier: Le maire veut interdire les cirques avec des animaux, Gruss montre les crocs

BIEN-ETRE ANIMALPour les professionnels, c’est illégal. De son côté, le maire assure qu’il peut refuser les autorisations d’installations sur le domaine public…
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • Le maire de Montpellier veut interdire les cirques avec des animaux dès 2019.
  • Arlette-Gruss se plaint de ne pas avoir de nouvelles de la commune.
  • Philippe Saurel assure qu’il pourra refuser les occupations du domaine public.

Le 1er janvier dernier, le maire de Montpellier, Philippe Saurel (divers gauche), annonçait, lors de ses vœux, l'interdiction à compter de 2019 de tous les cirques qui font intervenir des animaux dans sa commune. Une annonce qui avait provoqué la joie des associations de défense des animaux, et la colère des professionnels du secteur.

« Toute profession qui n’est pas interdite est donc tout à fait permise. Cette décision équivaudrait à de la censure », glissait Cyrille Emery, porte-parole du collectif des cirques.

« Toutes ont répondu, sauf Montpellier »

Près de quatre mois après cette annonce, se pose le problème de son application. En effet, les arrêtés municipaux publiés par les communes, interdisant la présence de tigres et autres éléphants sous les chapiteaux sont presque systématiquement tous rejetés par les tribunaux. Sans loi, le recours à des arrêtés étant inutile, la ville de Montpellier devra donc trouver d’autres biais si elle veut tenir la promesse du maire.

« Le cirque Arlette-Gruss a demandé depuis plus d’un an les autorisations de séjour à toutes les villes de sa tournée. Toutes ont répondu depuis longtemps, permettant ainsi à cette entreprise de spectacle de 140 salariés de s’organiser, et aux spectateurs de réserver leurs places. Toutes sauf une : Montpellier », se plaignait, le 21 avril, Gilbert Gruss, le directeur général du cirque du même nom, qui présente son nouveau spectacle chaque année « depuis 25 ans, en septembre », dans la capitale héraultaise.

« On peut interdire en ne donnant pas d’autorisation de s’installer »

« Élus et services ont courageusement choisi une stratégie d’évitement : ils ne répondent à aucune sollicitation depuis plusieurs mois, ni écrite, ni téléphonique. Cette façon de faire qui manque d’élégance est une façon aussi pour les élus de contourner la loi. »

Philippe Saurel se veut rassurant… pour cette année. « Arlette-Gruss peut s’installer en 2018, note l’élu. Mais en 2019, il n’y aura plus de cirques avec des animaux protégés. Certains l’ont compris, et ont assuré la transition, en faisant évoluer leurs spectacles. Lorsque l’on publie un arrêté, cela ne fonctionne pas. Mais on peut interdire les cirques avec des animaux en ne donnant pas d’autorisation de s’installer sur le domaine public. »

Sauf si l’emplacement convoité est libre… Là, refuser paraît plus compliqué. « Tout est compliqué, conclut le maire, qui n’ira pas plus loin dans l’argumentation. Nous verrons. » « A moins que Montpellier choisisse de sortir de la République, ce sont toujours les lois de la République qui s’appliquent », lui répond Gilbert Gruss. Tout ce cirque autour de l’interdiction des chapiteaux avec des animaux à Montpellier est loin d’être terminée…