Coralie Dubost, députée de la 3e circonscription de l’Hérault, est une marcheuse de la première heure. Dans les pas d’Emmanuel Macron depuis 2016, cette Montpelliéraine de 34 ans, qui est juriste de formation, a gravi les échelons quatre à quatre, de référente départementale ultra-prisée à porte-parole, jusqu’à la vice-présidence du groupe LREM de l’Assemblée nationale, une fois son siège de parlementaire en poche…

Et la voilà du voyage du président Macron en Chine, entre le 7 et le 10 janvier. Pourtant, il y a deux ans à peine, la très pressée Coralie Dubost, ancienne responsable de projets à la Montpellier Business School, découvrait le monde impitoyable politique.

« Elle travaille le soir, parfois tard la nuit »

« Je ne suis pas surpris de son parcours, elle a les ressources, et le talent pour cela, souligne son suppléant, Joël Raymond, le maire LREM de Montaud. Elle est particulièrement visionnaire, et elle sait fédérer les gens autour d’elle. Je me souviens l’avoir vu briller, lors d’une réunion publique, à Castelnau-le-Lez. Elle avait enchaîné les sujets, donné des réponses précises aux questions des habitants. Elle travaille le soir, parfois tard la nuit, elle fait des fiches, et ne se satisfait jamais d’un seul son de cloche. »

Mathieu Casuccio connaît « très, très bien » Coralie Dubost. Il fut son adjoint, son chargé de mission, puis son directeur de campagne, avant de rejoindre Jean-François Eliaou, autre député LREM de l'Hérault. « C’est une véritable bosseuse, elle prend son travail très au sérieux, confirme-t-il. Elle aime le détail, elle m’a toujours demandé des choses extrêmement précises. Mais c’est aussi quelqu’un de très bienveillant, naturel, Qui ne connaît pas le politiquement correct. Elle est atypique dans ce milieu… »

« Parlementaire, c’est un métier »

Atypique, comme ce jour de novembre dernier, où la députée est prise d’un incontrôlable fou rire, brisant l’austérité d’un groupe de travail évoquant la création d’un potager en « aquaponie ». « Je ne peux m’empêcher de voir un poney », s’était esclaffée cette spécialiste en droit européen et dans les droits de l’homme, se confondant en excuses.

Mais dans sa circonscription, Coralie Dubost ne fait pas l’unanimité. Certains maires de petites communes de la métropole de Montpellier, regrettent, notamment, ses absences sur le terrain. « Elle a été élue pour représenter les citoyens, et quand on l’invite dans nos communes, elle ne vient pas, elle ne s’excuse pas », gronde Laurent Jaoul, le maire du village de Saint-Brès, dont la députée a esquivé les vœux, il y a quelques jours. « Parlementaire, c’est un métier. Mais tout s’apprend, il faut espérer que cela s’arrange durant le mandat », note l’élu, qui l’encourage à intégrer une liste aux municipales, pour ne plus être une députée « hors-sol ». « A Castelnau-le-Lez ! », suggère-t-il.

Au coeur d’une querelle à l’Assemblée

Si Yvon Pellet, le maire de Saint-Géniès des Mourgues, est moins mordant, il regrette, lui aussi, que la députée passe peu par chez lui. « On aimerait la voir plus souvent, c’est vrai, confie-t-il. C’est mon regret. Sans doute a-t-elle beaucoup de travail, elle a beaucoup d’activités. » Un peu plus encore sans doute, si une querelle interne n’avait pas entravé mardi la nomination de la députée par Richard Ferrand, chef de file LREM, à un poste de secrétaire de l’Assemblée nationale. Elle n’était pas candidate, apprend-t-on, cela aurait été provisoire. D’autres candidates, depuis, se sont déclarées.

Sollicitée le 13 janvier dernier par 20 Minutes pour évoquer son parcours, Coralie Dubost devait nous appeler. Puis ne nous a finalement plus donné de nouvelles.