Passages à niveau : A Baillargues, le point noir de la métropole va devenir un « pont-rail »
TRANSPORTS•Il y a eu ici depuis 1978 quatre accidents graves sur les voies. Bientôt, les voitures passeront sous les rails…Nicolas Bonzom
L'essentiel
- A Baillargues, les travaux de sécurisation du passage à niveau ont débuté.
- Un « pont-rail » est en cours de construction depuis le mois de septembre.
- Les voitures passeront bientôt sous les voies.
Le passage à niveau de Millas, théâtre de la collision mortelle entre un bus scolaire et un train, n’était pas considéré comme particulièrement dangereux. Il ne figurait pas dans la liste noire des 163 passages à niveau à sécuriser de façon prioritaire. Celui de Baillargues, une commune de quelque 7.000 habitants près de Montpellier, oui.
Le passage à niveau n°33, situé à quelques mètres d’une halte ferroviaire, est un point noir dans la métropole. Avant que des travaux de sécurisation ne soient lancés il y a quelques mois, 5.000 voitures et 150 trains empruntaient ce secteur chaque jour.
« En épingle à cheveu »
Depuis 1978, il y a eu quatre accidents graves, onze barrières brisées et cinq collisions, note le dossier d’enquête publique. En 2002, une personne a été blessée dans un choc entre un camion et un train, en 2012, deux mineurs à scooter sont décédés après leur collision avec un train, et en 2013, une automobiliste de 71 ans a perdu la vie, elle aussi percutée. « Même quand la barrière est levée, je regarde toujours des deux côtés avant de passer », confiait un habitant à 20 Minutes, avant le lancement de l’enquête préalable aux travaux. « On fait toujours très attention », soulignait une automobiliste.
Le dangereux tracé « en épingle à cheveu » et qui pose des problèmes de visibilité, ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. La barrière de Baillargues va être supprimée, SNCF Réseau y construit un « pont-rail », les véhicules passeront bientôt en dessous de la voie ferroviaire. Les travaux ont débuté en septembre dernier et devraient durer un an.
10 millions d’euros
Coût de l’opération : près de 10 millions d’euros, partagés entre SNCF Réseau et l’Etat et les collectivités locales (le département, la métropole, la région et la commune).
Le nouvel ouvrage pourra être emprunté par les voitures, les poids lourds, les bus mais aussi par les piétons et les cyclistes, qui auront accès à un trottoir surélevé. Tout devrait être fin prêt à accueillir toute cette circulation au mois de septembre 2018.