Montpellier: On a visité les salles d'autopsie du CHU, et ça n'a rien à voir avec «NCIS»
MEDECINE•L’hôpital Lapeyronie a rénové et repensé ses locaux de médecine légale et judiciaire…Nicolas Bonzom
L'essentiel
- Environ 600 autopsies sont réalisées chaque année au CHU de Montpellier.
- Mais ce que l’on sait moins, c’est que le service de médecine légale reçoit également des vivants, victimes de rixes, d’agressions sexuelles ou de violences conjugales.
- A Montpellier, le service est situé au CHU Lapeyronie, quartier Occitanie.
Au fond d’un dédale de couloirs, il est un service qui nourrit quelque peu les fantasmes du grand public : la médecine légale. A Montpellier, c’est à l’hôpital Lapeyronie, dans le quartier Occitanie, que les unités médico-judiciaires et médico-légales sont situées.
Ici, environ 600 autopsies sont pratiquées tous les ans. Mais pas seulement : les infirmières et les médecins soignent également les vivants, les victimes de rixes, d’agressions sexuelles ou de violences conjugales, dont le suivi judiciaire est nécessaire. L’équipe réalise 2.500 consultations par an. « Nous ne sommes plus là uniquement pour constater », confie le professeur Eric Baccino, chef du service de médecine légale.
Les autopsies dans les séries ? « C’est n’importe quoi »
Et lorsqu’on pénètre dans ces locaux dernièrement rénovés, et repensés, pour une meilleure prise en charge, une chose frappe : cela n’a pas grand-chose à voir avec ce que nous montrent les scènes d’autopsie dans « Les Experts » ou « NCIS ».
« La plupart du temps, j’essaie de ne pas regarder ces séries. Je préfère un bon petit Walt Disney, ça me change du quotidien, sourit le professeur Baccino. Mais en général, c’est n’importe quoi… On ne montre jamais par exemple, que nos services sont auprès des vivants… Non, des cadavres, toujours des cadavres. » « Je suis allé dernièrement conseiller une série tournée à Montpellier, confie un médecin légiste à ses côtés. Je leur ai passé un savon. Cela n’avait absolument rien à voir avec la réalité. »
Dans le service, pas de pièces lugubres, plongées dans le noir, et des précautions dont les scénaristes des séries ne s’embarrassent pas. Et une première en Europe : dans les salles d’autopsie, le CHU s’est doté d’un système de visioconférence, pour réduire les déplacements des officiers de police judiciaire qui mènent les enquêtes.