ECOLOGIELa Grande-Motte veut utiliser la Méditerranée… comme chauffage

Montpellier: La Grande-Motte veut utiliser la Méditerranée pour se chauffer

ECOLOGIELa Grande-Motte a lancé un ambitieux projet de thalassothermie pour chauffer les bâtiments du centre-ville…
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

La Grande-Motte se met à la thalassothermie. Rien à voir avec les spas et les saunas. Les pieds dans l’eau, la station balnéaire a décidé de profiter de la ressource de l’or bleu, et pas uniquement pour le tourisme.

Comme Barcelone, Monaco, La Seyne-sur-Mer – précurseuse dans la métropole –, ou Marseille, La Grande-Motte va se chauffer en partie grâce à l’eau de mer. « Nous avons mandaté le cabinet d’ingénieurs-conseils Girus en 2016, détaille Joëlle Jenin-Vignaud, adjointe déléguée à l’environnement et au développement durable. Nous voulions réfléchir à la façon d’utiliser l’eau de mer pour en faire de l’eau chaude et de l’eau froide sanitaire. Et chauffer les logements du centre-ville et ceux à proximité du port. »

Le procédé de thalassothermie a été validé. Les appels d’offres dans le cadre d’une délégation de service public ont été lancés et cinq candidats ont déposé leur dossier sur le bureau du maire. En juillet 2018, le choix du délégataire sera connu. Une fois les études réglementaires effectuées, notamment sur l’impact sur l’environnement, les travaux devraient débuter en 2019.

En pratique, l’eau pompée dans la mer à six mètres de profondeur sera filtrée pour ne conserver que les calories et les frigories. La boucle d’eau douce alimentera des pompes individuelles à chaque bâtiment. L’eau non utilisée sera refroidie et rejetée. Avec un point essentiel quant à l’impact sur l’environnement. « La température de l’eau rejetée ne devra pas être supérieure de six degrés à sa température d’origine », reprend Joëlle Jenin-Vignaud.

Huit millions d’euros

La thalassothermie concerna 28 à 35 bâtiments, soit 1.800 logements. Elle devrait être étendue aux 500 logements créés dans le cadre de l’extension du port, à la place de l’actuelle zone technique portuaire. « Ce procédé permet d’avoir un système de chauffage moins onéreux, non polluant, sans recours à des moyens de transport, ni de stockage », précise Denise Reverdito, adjointe à l’aménagement durable du territoire à La Seyne-sur-Mer.

A La Grande-Motte, la réduction d’émission de CO2 est estimée à 47.000 tonnes. « Pour les utilisateurs, cela va diminuer les charges qui n’augmenteront pas non plus au cours des vingt années suivantes », promet Joëlle Jenin-Vignaud. L’investissement, estimé à huit millions d’euros, devrait être financé à hauteur de 60 % par l’Etat, via l’Ademe.