Résultats législatives: «Je n’ai pas la moindre once de déception», confie Vincent Boileau-Autin
INTERVIEW•Le premier marié homosexuel de France, qui a rassemblé 0,39 % des voix sur la 1re circonscription des Français de l’étranger, se confie à « 20 Minutes »…Nicolas Bonzom
L'essentiel
- Vincent Boileau-Autin s'est présenté sur la 1re circonscription de l'étranger.
- Avec 0,39 % des voix, le Montpelliérain n'est pas qualifié pour le second tour.
- Ce militant de la cause LGBT fut le premier marié homosexuel en France.
C’était le 29 mai 2013 : Vincent Autin, militant de la cause LGBT, devenait, en épousant Bruno Boileau à la mairie de Montpellier, le premier marié homosexuel de France, tirant les larmes à l’officier de l’Etat civil, devant des caméras du monde entier.
Quatre ans plus tard, Vincent Boileau-Autin a surpris, en se lançant dans la course à l’Assemblée nationale. Mais sa candidature « citoyenne » sur la 1re circonscription des Français de l’étranger (Etats-Unis et Canada) a peiné à rassembler : avec 0,39 %, le Montpelliérain s’est hissé à 11e place sur 18 candidats…
Tandis que le second tour sur ce territoire verra s’affronter Roland Lescure, investi par La République en marche, qui a réalisé un véritable raz-de-marée (57,53 %) et le député LR sortant Frédéric Lefebvre (14,53 %), Vincent Boileau-Autin se confie à 20 Minutes.
0,39 %, c’est décevant, non ?
Je ne vous cache pas que si nous avions été élus, nous n’aurions pas boudé notre plaisir… Mais je vous l’assure : je n’ai pas la moindre once de déception. J’ai fait une campagne très riche qui aura duré dix jours, sur un territoire immense, qui fait 40 millions de km2… Nous avons construit quelque chose, nous avons posé une première pierre à l’édifice. Nous avons testé des choses, ouvert des débats… J’ai l’habitude des projets, et les projets, ils se construisent sur des années. Et puis, le pourcentage, est-ce vraiment important sur un scrutin qui a fait 81,36 % d’abstention dans la circonscription ?
Pourquoi cette circonscription des Français de l’étranger, pourquoi pas Montpellier, où vous êtes très implanté, au niveau associatif notamment ?
Beaucoup de gens me disaient : « Et pourquoi pas Montpellier ? ». C’était logique, c’était le choix le plus simple. Peut-être celui qui m’aurait conduit à l’Assemblée nationale. Mais quand je me suis lancé dans cette aventure, je vivais à Montréal, j’y vis encore aujourd’hui, et je trouvais bien peu approprié de présenter ma candidature ailleurs.
Vous avez rencontré des problèmes avec vos bulletins de vote…
Notre bulletin de vote n’était en effet pas présent dans les enveloppes de vote par correspondance. C’est extrêmement pénalisant, lorsque l’on sait qu’il s’agit du vote privilégié des Français de l’étranger… C’est une circonscription immense, certains électeurs ont leurs bureaux de vote à des dizaines de kilomètres. Notre affiche n’était, elle, pas présente dans les bureaux de vote… Tout cela, ce sont des obstacles très importants. C’est un mystère, qu’il faudra que l’on éclaircisse…
Les prochaines échéances politiques vous tentent-elles ?
Comme je vous l’ai dit, j’ai posé une première pierre avec cette élection. La prochaine fois, ce sera probablement en France, à Montpellier peut-être. On m’a beaucoup sollicité pour les élections municipales en 2020 à Montpellier, je n’exclus rien pour l’instant, j’y réfléchis… Et puis, il y a les législatives de 2022. Nous verrons bien.
Sur votre circonscription, pour qui appelez-vous à voter ?
Je n’ai pas fait d’appel au vote. Les gens n’ont besoin de personne pour prendre leurs responsabilités. Mais s’il y avait eu le Front national au second tour, cela aurait été différent, j’aurais bien évidemment donné une consigne de vote…
Vincent Boileau-Autin participera le 8 juillet prochain à Montpellier à sa dernière Marche des fiertés en tant que président de la Lesbian & Gay Pride de Montpellier.