VITICULTURELes viticulteurs démontrent l’anarchie dans les rayons des grandes surfaces

Hérault: Les viticulteurs démontrent l’anarchie dans les rayons des grandes surfaces

VITICULTUREDes vignerons se sont rendus dans un supermarché pour montrer le mélange des vins français avec ceux de l’Espagne ou de l’Union européenne afin de tromper le client…
Certains clients croyant acheter du vin français consomment en fait du vin espagnol.
Certains clients croyant acheter du vin français consomment en fait du vin espagnol. - FDSEA 34
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

Une soixantaine de viticulteurs de l’Hérault s’est rendue mercredi dans un supermarché de Pézenas afin de dénoncer la confusion totale régnant dans le rayonnage des vins. « Nous avons voulu contrôler les vins présents, leurs origines et la façon dont ils sont étiquetés par les fournisseurs. Le résultat est malheureusement conforme à nos craintes », souligne Marie-Pierre Lalle, directrice de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats Exploitants Agricoles) de l’Hérault.

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« On retrouve des vins de l’Union européenne et notamment espagnols au milieu des vins français, avec une volonté de tromper les clients que ce soit par l’emballage ou la dénomination des produits », reprend-elle. Certains Bib (Bag-in-box) vendus par les mêmes négociants produits en France ou ailleurs (avec la mention Union européenne par exemple), sont même parfaitement identiques… à l’exception de la mention d’origine écrite en tout petit vers le code-barres.

La surprise des clients persuadés d’acheter du vin français

Cible de leur courroux, les Bib qui représentent aujourd’hui 30 % de la vente dans la grande distribution, qui elle-même représente 70 % de la vente des vins en France. « Dans les rayons, les bouteilles sont bien référencées par région d’origine. Dans les Bib, c’est l’anarchie la plus complète », évoque Samuel Masse, président des Jeunes agriculteurs de l’Hérault.

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« La profession a fait de grands efforts ces dernières années, aujourd’hui la qualité de nos vins est reconnue, souligne-t-il. Mais économiquement, nous sommes pris à la gorge par un marché qui n’est pas stabilisé. Les consommateurs n’y comprennent plus rien avec ce rayonnage confusant et les viticulteurs qui ont fait de gros efforts en arrachant leurs vignes qui produisaient des vins de moins bonne qualité, sont très amers ».

« Nous n’avons rien contre les vins espagnols… à condition que le client sache ce qu’il achète »

Les viticulteurs ont posé les étiquettes vin 100 % français ou versé de l’huile sur les vins espagnols jouant volontairement la confusion. Ils ont également échangé avec des clients, dont certains repartaient avec des vins produits hors de France, tout en étant persuadés d’acheter des produits locaux. « C’est le flou le plus complet. Que l’on soit clair, nous n’avons rien contre le vin espagnol, mais nous demandons que les consommateurs sachent exactement ce qu’ils achètent. Ce qui est d’ailleurs également valable dans les restaurants avec le vin au pichet dont l’origine n’est jamais inscrite sur les cartes. »

Le directeur du supermarché de son côté s’est engagé à apporter davantage de la lisibilité à son rayon de Bib sur l’origine des vins vendus. « La demande de clarté est du bon sens du moment où il y a de la confusion pour le consommateur ».

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« Il a parfaitement compris notre problème, souligne Marie-Pierre Lalle. Lui-même ne savait pas l’ampleur du problème. Il nous a promis de faire remonter le message aux centrales d’achat et de présenter les Bib avec le même professionnalisme qu’il le fait pour le vin vendu en bouteilles. » Les viticulteurs ont prévu de revenir régulièrement faire des contrôles inopinés. « Il est primordial que la région d’origine soit clairement affichée », conclut Samuel Masse.