Abattoir: Le procès de la cruauté envers les animaux
JUSTICE•Trois salariés de l’abattoir du Vigan sont jugés jusqu'à vendredi à Alès. Sur la foi d'images prises par l'association L214, ils sont accusés d'avoir maltraité des animaux...Jérôme Diesnis
Le procès fera date. Le tribunal correctionnel d’Alès va juger trois salariés des abattoirs du Vigan et la communauté de commune du Pays viganais, gérante de l’établissement. Le 23 février 2016, l’association de protection animale L214 Ethique et Animaux avait diffusé une vidéo dénonçant des actes de cruauté à l’encontre de plusieurs animaux, avant leur mise à mort.
« Flagrant délit de maltraitance animale »
L214 est l’une des dix parties civiles dans ce dossier, parmi lesquelles figurent de nombreuses associations de défense des animaux. Mais aussi Interbev, association nationale des bétails et des viandes, dont le but sera de présenter les auteurs des faits comme des moutons noirs et d’éviter que ce procès n’entache toute la filière.
La Société protectrice des animaux, « qui ne peut pas rester sans réagir face à un flagrant délit de maltraitance animale », attend de ce procès « qu’il soit exemplaire et que la question de la souffrance animale se retrouve au cœur de ces débats ».
aL’association L214 souhaite « mettre en lumière la violence inhérente aux abattoirs. Le cas du Vigan est d’autant plus flagrant qu’il représentait une sorte d’image idéale, puisque c’est l’un des plus petits de France, labellisé bio », souligne Sébastien Arsac, son cofondateur et porte-parole.
« Chacun doit s’interroger par rapport à sa propre consommation »
Pour L214, ce procès doit être avant tout une tribune sur l’abattage des animaux. « Nous devons ouvrir les yeux sur les abattoirs, même si la réalité est difficile à regarder en face », reprend Sébastien Arsac. « On souhaite renvoyer la responsabilité de notre société et la place que l’on accorde aux animaux. Il n’existe plus de nécessité d’envoyer des animaux à la mort aujourd’hui. Lors de ce procès, chacun doit s’interroger par rapport à sa propre consommation. »
Trois des quatre prévenus (deux salariés et la communauté de communes) risquent des amendes. En revanche, le quatrième salarié risque jusqu’à deux ans de prison pour acte de cruauté.