BALADEVIDÉO. Montpellier: Les cinq spots où le street art est roi

VIDÉO. Montpellier: Les cinq spots incontournables où le street art est roi

BALADEA l’occasion d'un Rallye de la culture urbaine samedi, «20 Minutes» a sélectionné cinq lieux à visiter de toute urgence si vous aimez le graffiti…
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

Montpellier est depuis longtemps une Mecque du street art en France. Le Clapas regorge de trésors urbains, de graffitis, de collages, de fresques et autres installations qui valent le coup d’œil. « La ville dispose d’un véritable terreau d’artistes, qui résident ici ou qui sont passés par ici, dont certains font parler d’eux au niveau international, confie Diego Escobar, propriétaire de la galerie Artcan. Il y a une énergie particulière ici. »

Samedi, un événement viendra couronner la passion de Montpellier pour le street art : un Rallye de la culture (14h-17h), concocté par le Conseil montpelliérain de la jeunesse, avec une déambulation en centre-ville, des quizz et des jeux (Informations et inscriptions ici). Le parcours permettra aux participants de rencontrer Noon, Ose, Sunra ou Oups et de se balader dans le Montpellier street-art. A cette occasion, 20 Minutes vous dévoile son Top 5 des spots street art à voir absolument.

Les quais du Verdanson

Si les quais sont un enfer pour les automobilistes, ils ont toujours été un paradis pour le street art. Cela fait plus de vingt ans que le canal montpelliérain est le terrain d’expression favori des graffeurs. Sur près de 4 km, ce drôle de lieu rassemble de nombreuses pépites d’art urbain. Difficile, d’ailleurs, pour les nouveaux, de trouver une petite place pour s’exprimer, les nouvelles œuvres recouvrent donc sans cesse les anciennes, et le canal se renouvelle régulièrement. Et il n’est pas rare de croiser, lors d’une balade dans l’ancien « Merdanson », des artistes en plein travail.

Les quais du Verdanson, à Montpellier.
Les quais du Verdanson, à Montpellier. - N. Bonzom / Maxele Presse

« Le Verdanson, c’est un musée à ciel ouvert pour le graffiti. C’est un lieu où il est toléré de peindre, les artistes peuvent travailler sereinement, sans la contrainte de la rapidité d’exécution », explique Valentine Chalandon, de l’association Line Up, qui propose des cours, des visites guidées et tout un tas d’événements autour des arts urbains à Montpellier. A noter : les plus belles fresques se trouvent bien souvent sous les ponts, à l’abri des regards.

Le quartier Rondelet

Voilà des années que des particuliers, des entreprises et même la mairie confient d’immenses pans de murs à des artistes graffeurs. Il y a les fresques éphémères, comme les palissades qui cachaient les travaux de démolition des halles Laissac, où Honk, Maye, Zest et Eackone ont pu s’exprimer. Et il y a les fresques destinées à apporter un peu de couleur dans un quartier. C’est le cas à Rondelet, où Mist et Zest ont réalisé d’immenses œuvres sur des murs jusque-là un peu lugubres.

Le graffeur Zest au travail, à Rondelet.
Le graffeur Zest au travail, à Rondelet. - N. Bonzom / Maxele Presse / 20 Minutes

« Avec ce type de projets, on essaie d’embellir la ville, de la rendre plus colorée », confiait alors ce dernier, qui se dévoile jusqu’au 9 avril à la galerie At Down dans Layers. Mais il existe d’autres projets ce type à voir autour de Montpellier. A Pérols, une autre fresque, approuvée par la mairie, fait également parler d’elle : le Mur. Le lieu, visible depuis la route des plages, a déjà accueilli le travail de nombreux artistes. Depuis deux semaines, c’est L’Insecte, peintre graffeur nîmois qui a sévi sur le béton, avec un hommage à la chanson Les copains d’abord de Georges Brassens. Fin avril, c’est l’artiste berlinoise Macc qui prendra le relais.



L’Écusson

Difficile d’échapper à l’omniprésence de la culture street art dans les ruelles du centre-ville de Montpellier. Chaque recoin abrite des œuvres, dont certaines sont devenues cultes, comme les mosaïques qui reprennent les personnages de Space Invaders, les bonhommes moustachus de Jonnystyle ou les vélos accrochés par Monsieur BMX. « Ce qui est intéressant dans le centre historique, c’est qu’il y a un vrai contraste entre les œuvres et le côté « pierre » des ruelles », confie ce dernier.

Les célèbres Space invaders de l'Ecusson.
Les célèbres Space invaders de l'Ecusson. - N

Depuis quelques années, pochoirs, collages et stickers en tous genres, trompe-l’œil, panneaux de signalisation réinventés et bittes colorées fleurissent dans les rues du centre-ville de la capitale héraultaise. « L’Écusson, c’est l’endroit où il faut être pour être vu », confie l’artiste montpelliérain Al Sticking, dont les collages ont longtemps régné en maître dans la capitale héraultaise. Si une balade vous tente, seul conseil : perdez-vous dans les ruelles et levez les yeux. Si vous voulez élargir la promenade, d’autres quartiers sont en pleine effervescence en matière d’art urbain : les Beaux-Arts, Boutonnet ou le quartier de la gare regorgent d’œuvres.

Les galeries

Si le street art est né dans l’illégalité la plus totale, il a fait son entrée depuis quelques années dans les galeries. A Montpellier, des galeries spécialisées ont ouvert leurs portes : la galerie Nicolas-Xavier, montée par Nicolas Callu, star du graffiti montpelliérain, qui laisse une large place au street art, la galerie Art Can, qui propose jusqu’au 15 avril l’exposition Kandinsky was my room mate, qui évoque l’inspiration abstraite des maîtres du graffiti, et la galerie At Down, qui accueille des expositions de grands noms du street art. Oui, dans ces lieux-là, certes, l’illégalité de l’art urbain disparaît. Mais leur création prouve au moins que l’art urbain commence à côté reconnu comme un véritable art contemporain.



Sète

Alors oui, Sète, ce n’est pas Montpellier. Mais si vous êtes fous de street art, cela vaut vraiment le coup de faire vingt minutes de voiture ou de TER depuis Montpellier pour aller faire un tour sur l’Île singulière. Car ici, comme à New-York ou à Shangaï, est devenu un véritable Maco, un Musée à ciel ouvert. Depuis 2008, la ville portuaire est jonchée d’œuvres en tous genres, grâce au festival K-Live, qui invite chaque année de grands noms de la culture urbaine à venir s’exprimer en ville.



« L’idée, c’est de redonner ses lettres de noblesse au street art, confie l’artiste Yves-Mathieu Bertran, qui fait partie de l’équipe de l’événement. Les premières années, les Sétois avaient un peu de mal… Mais maintenant, cela fait partie de leur quotidien. On remarque notamment que lorsque certaines œuvres s’abîment, certains habitants n’hésitent pas à mettre un petit coup de peinture. On a apporté énormément de couleurs à Sète. » Les œuvres sont tellement nombreuses aujourd’hui qu’un plan est édité par l’office de tourisme pour ne rien rater. La 10e édition a lieu du 29 mai au 4 juin, avec des concerts et une dizaine d’artistes.