VIDEO. Incendie de Gabian : Selon l’enquête, les pompiers étaient pris au piège par les flammes
FEU•Le premier rapport sur l’accident du 10 août, qui a fait un mort et trois blessés graves, a été dévoilé...Nicolas Bonzom
Le 10 août dernier, à Gabian-Roquessels (Héraullt), la lutte contre un violent incendie blessait grièvement quatre sapeurs-pompiers. L’un d’entre eux, Jérémy, 24 ans, a succombé à ses blessures. Le 28 septembre, plusieurs milliers de personnes lui rendaient hommage à Saint-Jean-de-Cuculles, lors d’une émouvante cérémonie.
Trois enquêtes ont été lancées pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé : une enquête du ministère de l’Intérieur, dont les conclusions seront connues en février, une enquête judiciaire du procureur de la République de Béziers, ainsi qu’une enquête du Comité d’hygiène et de sécurité au travail du Service départemental d’incendie et de secours. La préfecture a publié mercredi les conclusions de cette dernière enquête.
« Une augmentation intense de la température »
Selon le rapport, les sapeurs-pompiers ont été « surpris par un feu dont la progression a brusquement changé de direction [et] créé un phénomène thermique hors norme et brutal », avec une « augmentation soudaine et très intense de la température et [un] embrasement très puissant de la végétation ». Le groupe s'est retrouvé « piégé ».
L’enquête précise que les sapeurs-pompiers ont bien procédé « à l’enclenchement de leur système d’autoprotection qui permet de protéger les sapeurs-pompiers à l’intérieur du camion », mais les circonstances ont fait qu’il n’a pas été effectif pour tous.
« On se cache derrière le feu »
Le rapport préconise 42 recommandations qui concernent la formation, les doctrines de coordination notamment avec les moyens aériens, le suivi du matériel et le déploiement de matériels plus récents dont les dispositifs d’autoprotection sont plus faciles à déployer. Les résultats de cette enquête ont été présentés aux familles des victimes, mercredi.
Pour Me Luc Abratkiewicz, l'avocat de deux des victimes, « on se cache encore une fois derrière le feu, un feu exceptionnel », explique-t-il à TV Sud.