JUSTICEQuatorze ans de prison requis contre une femme accusée d'avoir tué son mari

Gard: Quatorze ans de prison requis contre une septuagénaire accusée d'avoir tué son mari

JUSTICEPrésentée comme «fragile» et ayant vécu sous le joug de son conjoint, la Gardoise est en prison depuis deux ans…

Quatorze ans de réclusion criminelle ont été requis mardi matin contre une femme présentée comme « fragile » de 72 ans, jugée devant les assises du Gard, à Nîmes, pour avoir abattu son mari en septembre 2014.

La septuagénaire a reconnu avoir tué son conjoint de 71 ans avec une carabine à Rousson. Elle a assuré qu’il lui avait annoncé qu’il allait la quitter après 49 ans de mariage. Elle avait tenté de se suicider en se tirant dans la tête, causant une blessure « gravissime », qui aurait pu être mortelle, selon les experts. Reprenant conscience, elle avait ensuite appelé son fils, en lui disant « Papa m’a tiré dessus, viens vite ! ».

Sous antidépresseurs depuis les années 1980

L’avocate générale a demandé à la cour de condamner « le geste d’une meurtrière qui a choisi de mentir même si ça n’a pas duré longtemps ». La représentante du ministère public a, de son côté, demandé qu’il soit tenu compte de la « pathologie ancienne » et de la « souffrance réelle » de cette dame, atteinte de dépression et plusieurs fois internée en hôpital psychiatrique. Elle vit sous antidépresseurs et anxiolytiques depuis les années 1980 et a semblé « absente », pendant le procès qui a débuté vendredi.

La défense et de nombreux témoins ont décrit l’accusée comme une femme « fragile et soumise » vivant dans la « peur » d’un mari « dominant », et qui aurait été coutumier de « violences verbales » voire « physiques ».

Le fils écartelé entre son défunt père et sa mère

Le procès a été notamment marqué par le témoignage et la position extrêmement difficiles du fils du couple, âgé de 51 ans, qui s’est porté partie civile, écartelé entre le désir de rendre justice à un père « au grand cœur » et celui de ne pas accabler une mère « qui a beaucoup souffert » et qu’il « ne veut pas abandonner ». « Ils auraient dû divorcer depuis longtemps », mais « ça ne se faisait pas » dans ce milieu, a-t-il expliqué.

Le verdict est attendu ce mardi après-midi. Incarcérée à la maison d’arrêt de Nîmes depuis plus de deux ans, elle est passible de la réclusion criminelle à perpétuité.