BDAchdé, ce gamin fou de Lucky Luke qui dessine le cow-boy solitaire

«La Terre promise»: Achdé, ce gamin fou de Lucky Luke qui a succédé à Morris

BDDessiné par Hervé Darmenton, le septième tome des nouvelles aventures de Lucky Luke débarque en librairie ce vendredi…
Le dessinateur Achdé.
Le dessinateur Achdé. - Stéphane Kossmann
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

Voilà quinze ans qu’ dessine Lucky Luke. En librairie ce vendredi, La terre promise , l’album-événement, scénarisé par Jul, qui marque le 70e anniversaire du cow-boy qui tire plus vite que son ombre, est la septième histoire à laquelle le dessinateur s’attelle.

« Au début, on enfile des chaussures beaucoup trop grandes pour soi, on est un peu maladroit, intimidé, on sait que l’on a un héritage fort à perpétuer, confie Achdé, de son vrai nom Hervé Darmenton. Aujourd’hui, entre Lucky Luke et moi, c’est beaucoup plus intime. Il fait complètement partie de ma vie. »

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Dans la lignée de Morris

Lorsqu’il se voit confier, à la disparition de Morris, en 2001, les rênes du personnage culte, Achdé n’avait franchement pas l’intention de « révolutionner la série », assure-t-il. Contrairement à un Spirou, qui a changé d’apparence et d’univers, avec plus ou moins de bonheur, presque à chaque fois qu’il a été trimballé de main en main. Lui souhaitait rester dans la lignée du papa de la saga, avec qui il eu a la chance de travailler.

Une saga qui a bercé l’enfance de ce petit dernier d’une famille débarquée du Maroc, qui a grandi dans une cité de (Gard) dans les années 1960.

« Je veux dessiner Lucky Luke ! »

« Je me souviens très bien avoir un jour dit à la maîtresse d’école, qui m’interrogeait sur ce que je voulais faire plus tard : ''Je veux dessiner Lucky Luke !'', alors que mes camarades voulaient être policiers ou médecins, sourit Achdé. J’étais tombé sur une scène du Juge, dans le journal Spirou, et ça m’avait fasciné. L’institutrice était tout de suite allée voir mes parents, en leur disant que je lui avais dit quelque chose de bizarre… »



Et son premier album du cow-boy, le petit Gardois, qui a toujours préféré les westerns aux chevaliers, se l’est offert tout seul, à 7 ans, chez le buraliste de la ZUP de Nîmes, en économisant sur les pièces que lui donnait sa maman pour la quête, à la messe.

La grand-mère dans « La terre promise » ? « Ma voisine du dessous, à Nîmes ! »

« Ma mère me donnait toujours deux pièces, pour les deux quêtes, se souvient le dessinateur. La première, je la mettais dans le panier, et la deuxième fois, je tapais avec ma main sur le panier pour faire croire que la pièce tombait, et je la mettais à la poche. Quelques semaines plus tard, j’ai pu m’acheter mon premier Lucky Luke ! » Une somme qu’Achdé s’est empressé d’aller remettre dans le tronc de l’église, lorsqu’il a signé son contrat avec Dargaud, pour la reprise de la série.

Et dans La terre promise, il y a peut-être un peu de l’enfance du dessinateur dans les cités de Nîmes. « J’étais dans un quartier construit pour ceux qui revenaient des colonies, dans la même cage d’escalier, tout le monde était mélangé, toutes les religions, toutes les origines, confie Achdé. Pour cet album, je me suis un peu plongé dans ces souvenirs… La grand-mère, par exemple, c’était ma voisine du dessous ! » A découvrir ce vendredi, en librairie.