Hérault : Ces coins du département où surfer sur Internet est une vraie galère
NUMERIQUE•Alors que le département de l'Hérault lance un plan très haut débit, certains ont tout juste un accès stable au Web...Nicolas Bonzom
Tandis que d’autres ne vivent que par la fibre optique, eux ont tout juste un accès stable à Internet. Le « plan Très haut débit » du département de l’Hérault, qui vise à raccorder 100 % des habitants d’ici 2022, ils l’attendent avec impatience.
Car pour eux, envoyer un simple e-mail est une manœuvre ardue. Quant à télécharger un film, ils n’y pensent même pas… 20 Minutes s’est intéressé à ces zones du département où les débits Internet sont au plus bas.
« C’est une galère au quotidien »
Et nul besoin d’aller bien loin. A 30 km de Montpellier, du côté de , tout près de Gignac, on vit avec un débit « de 512 K, au mieux 1 Mb [contre jusqu’à 100 Mb en général pour la fibre optique]… et quand ça marche ! », grogne un habitant de ce village de 830 âmes.
« Le débit est très lent, c’est une galère au quotidien. On a l’impression d’avoir été oublié », confie un employé de mairie. « Cela pose énormément de problèmes au quotidien, il n’y a pas de débit et les coupures sont fréquentes… En tant qu’entrepreneur, on est évidemment ralenti dans notre travail, ce n’est ni pratique, ni agréable », témoigne Thierry, producteur de vins bio, dont le Mas de Janiny est sur la commune.
« On n’arrive déjà pas à envoyer un e-mail »
Ici, le jeune maire, Grégory Bro (SE), élu en 2014, avec l’opérateur Orange et la communauté de communes pour que cela bouge…
« On vit avec les mêmes débits qu’il y avait il y a quinze ou vingt ans en ville, souligne l’élu. Ce qui paraît absolument invraisemblable car nous payons absolument les mêmes factures qu’ailleurs… A la télévision, des publicités nous vantent les mérites de la fibre. Ah oui ? Ici, on n’arrive déjà pas à envoyer un e-mail… Le plus pénalisant, c’est bien sûr pour les entreprises, et les auto-entrepreneurs, qui travaillent beaucoup en ligne. »
Des entreprises qui ne viennent pas, ou qui finissent par partir
A , le village voisin, peuplé de 340 habitants, le problème est similaire. « C’est très frustrant de voir ces pages qui mettent, parfois, une dizaine de minutes pour s’ouvrir ! », assure un Popianais.
« C’est un véritable problème économique, souligne Marie-Agnès Sibertin-Blanc (LR), maire de la commune. Des petites entreprises ou des professions libérales pourraient s’installer ici, elles ne le font pas, ou elles finissent par partir. Je me souviens d’un artisan qui mettait près d’une demi-heure pour télécharger de simples plans. Il est parti… Pour déposer la comptabilité de la ville, en ligne, c’est mission impossible. Alors, on la met sur une clé USB, et on va à la trésorerie. »
« Il y a urgence »
« Pour un usage personnel, on se débrouille… Mais dès qu’il s’agit d’utiliser un logiciel informatique professionnel, c’est une galère pas possible, témoigne Jean-Pierre, un viticulteur qui vit non loin de là. Le flux est lent, et parfois, il n’y a plus aucune bande passante. » Des coupures qui peuvent durer plusieurs semaines, assure la première magistrate de Popian.
Pour s’en sortir, certains mettent en place des solutions privées ou par satellite, qui s’avèrent plutôt onéreuses, pour finalement n’avoir « que » 2 ou 4 Mb. Mais pour les habitants de ces zones, « il y a urgence ». Le plan du département prévoit de desservir 100 % des Héraultais en très haut débit (30 Mb) d’ici 2022, dont 93 % via la fibre optique (100 Mb au minimum). Les travaux doivent débuter en 2017.