Hérault: Un millier de personnes ont dit adieu à Jérémy, ce «héros» qui rêvait d'être pompier
HOMMAGE•Blessé à Gabian le 10 août, le jeune homme de 24 ans est décédé des suites de ses graves brûlures...Nicolas Bonzom
Il régnait un calme assourdissant ce mercredi matin, dans les rues de Saint-Jean-de-Cuculles, dans l’Hérault. C’est dans ce petit village de quelque 480 âmes, niché au pied du Pic Saint-Loup, qu’une foule d’anonymes et de sapeurs-pompiers ont salué la mémoire de Jérémy, , des suites de ses blessures.
Le jeune casqué, qui avait rejoint la caserne de Saint-Mathieu-de-Tréviers en tant que sapeur-pompier professionnel au début de l’été, avait été grièvement brûlé, le 10 août dernier, lors d’un violent incendie à Gabian, qui a ravagé plus de 230 hectares.
« Un super gars »
Au son du compositeur electro Petit Biscuit, le cortège a rejoint l’étroite église du village, tandis que près d’un millier de personnes se recueillaient à l’extérieur. Difficile pour de nombreux anonymes, face au destin tragique de ce jeune sergent de 24 ans, retrouvé grièvement blessé « au pied de son camion », de retenir leurs larmes.
Dans la foule, ceux qui sont parvenus à trouver les mots évoquent un homme « plein de courage », « dynamique », « un super gars ». Le lieutenant-colonel héraultais Gilbert Arnal se souviendra d’un « garçon poli, discret et courtois, d’un regard profond, d’un sourire ravageur », qui incarnait « les valeurs d’honneur et de dévouement. Un homme qui aimait « partager des plaisirs simples », comme un « barbecue, entre amis ».
« Une joie de vivre qui irriguait l’ensemble de ses collègues »
C’est à l’âge de 13 ans que Jérémy a touché pour la première fois du doigt ce métier de pompier, dont il avait rêvé. « C’était un élève appliqué, brillant et malicieux », raconte Gilbert Arnal, « avec une tenue toujours impeccable ». Pompier volontaire à 17 ans, c’est le 1er juillet de cette année qu’il intégrera les rangs de Saint-Mathieu-de-Tréviers en tant que professionnel. Un mois après, le feu le blessera grièvement, au nord de Béziers.
« Il a voulu intensément, passionnément devenir sapeur-pompier, confie le colonel Eric Faure, président de la fédération nationale des sapeur-pompiers de France. Il avait une joie de vivre, qui irriguait l’ensemble de ses collègues. »
Un « héros »
David, l’un des trois autres pompiers blessés à Gabian, était présent ce mercredi matin, très ému lui aussi. Il est en rééducation depuis quelques jours. Ses deux collègues, Lucas et David, sont eux, toujours hospitalisés au CHU de .
« Tu as changé ma vie, a témoigné, la voix tremblante, une proche du disparu, dans l’Église, lors de la cérémonie religieuse. Un battant, une machine. Mon héros. » Un héros, aussi, pour de nombreux jeunes pompiers, qui ont assisté à la douloureuse cérémonie, au garde-à-vous. Et les larmes aux yeux.