Beaucaire: La commune refuse d'accueillir des migrants
SOCIETE•La majorité Front national de Beaucaire, dans le Gard, a adopté en conseil municipal la charte « Ma commune sans migrant » initiée par le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois…Jérôme Diesnis
La ville de Beaucaire, tenue par le maire Front national Julien Sanchez, a adopté à la majorité la charte « Ma commune sans migrant », initiée par le maire FN d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois. L’édile a suivi la ligne directrice de son parti, hostile au plan d’accueil des migrants.
Pour l’introduire à l’ordre du jour , mardi, Julien Sanchez a où il expliquait les raisons de son soutien à cette charte : « l’installation de camps de migrants situés à proximité des cœurs de ville engendre des tensions graves, nuit à l’ordre public, asphyxie l’économie locale », explique-t-il. « Il est impensable de demander aux contribuables de contribuer financièrement à l’accueil des migrants », d’autant que « les corridors migratoires qui sont empruntés par des migrants permettent par la même occasion à des djihadistes de pénétrer sur le territoire ».
« Décision populiste » et « manipulations »
L’adoption de cette charte a engendré des élus du Gard, département qui accueillera trois centres d’accueils pour 70 familles. « La décision politique et populiste prise par la municipalité FN de Beaucaire crée un climat de repli sur soi et de défiance, regrette le président du Département, Denis Bouad (PS). « Contre les idées fausses du FN concernant la "prétendue invasion" des migrants (…), j’invite les élus de Beaucaire à plus de modération sans jouer avec les peurs et les manipulations. L’histoire de notre peuple et de notre département s’est construite positivement avec l’accueil récent de populations migrantes venues d’Espagne, d’Italie, d’Afrique du Nord… »
Conseillère municipale de Nîmes, Catherine Bernié-Boissard demande au préfet de se saisir de ce vote. « En tant que contrôle de légalité, le représentant de l’Etat est fondé à examiner si ce texte n’est pas constitutif du délit de discrimination tel qu’il ressort des articles 225 - 1 et 2 du Code pénal ».