Montpellier : Une machine pour transformer l'eau de mer en eau potable grâce à l'énergie solaire
ECOLOGIE•Le projet a été mené par des chercheurs et des étudiants montpelliérains, en partenariat avec la société Montpellier Engineering...Nicolas Bonzom
Boire de l’eau de mer. Une mésaventure pas vraiment agréable, qui est arrivée à bon nombre de baigneurs… Mais si cela devenait bientôt une question de survie ?
Transformer l’eau de mer en eau potable, c’est le défi relevé par des chercheurs et des étudiants de Montpellier, en partenariat avec l’entreprise Montpellier Engineering. Tous sont partis d’un constat simple : selon l’ONU, la planète devrait faire face à un déficit global en eau de 40 % d’ici 2030, alors qu’elle recouvre pourtant 70 % du globe sous la forme des mers et des océans.
Avec l’énergie solaire
« Depuis les années 1950, on sait transformer l’eau salée en eau douce grâce à des procédés de dessalement », note Marc Héran, enseignant-chercheur de Polytech à l’Université de Montpellier. Problème : les usines de dessalement consomment énormément d’énergie, majoritairement issue du pétrole.
« Ce n’est pas viable, d’un point de vue écologique », note le chercheur. L’équipe a donc fabriqué une unité de dessalement baptisée Dunetec. Cette drôle de machine utilise l’énergie solaire pour faire chauffer l’eau de mer afin d’obtenir son évaporation et sa condensation jusqu’à obtenir de l’eau douce, parfaitement buvable.
Une machine pour un village de 200 personnes
Désormais, la société Montpellier Engineering va essayer de démontrer les bienfaits de cette technologie à des régions bénéficiant d’un fort taux d’ensoleillement et d’un accès à la mer, notamment les îles grecques et le Sud de l’Espagne. « Une unité de dessalement devrait pouvoir subvenir aux besoins en eau potable d’un village de 200 personnes », note Laurent Trémel, président de l’entreprise.
Et en plus, c’est pas la mer à boire : « La maintenance et l’entretien [de Dunétec] peuvent être assurés de manière autonome par les populations locales », reprend Laurent Trémel.