La Cour d’assises du Gard va juger de lundi à mercredi un homme soupçonné d’avoir tué son bébé de huit mois en le jetant à terre à deux reprises, le 7 août 2012. Ce jour-là, Amaury Maillebouis, aujourd’hui âgé de 25 ans, aurait eu une dispute avec son ancienne amie, la mère du petit, de laquelle il était séparé depuis plusieurs mois. Le jeune couple s’était rencontrésur les bancs de la faculté à Tolbiac. Il était alors en deuxième année d’histoire. Mais très vite des dissensions étaient apparues dans le couple, notamment sur la façon d’élever leur enfant.

La fuite en sandales et sarouel

Amaury Mallebois, végétalien, proche de la philosophie de la nature, rejetait le confort du modernisme. Il n’utilisait ainsi ni carte de crédit, ni ordinateur, ni téléphone portable. Il souhaitait éduquer son enfant suivant ces préceptes et n’aurait pas supporté que la mère de leur enfant adopte une éducation plus traditionnelle. Les experts devront tenter de déterminer son état psychiatrique et son degré de conscience au moment des faits. Mallebois est considéré par certains experts comme schizophrène.

Après son présumé méfait, il s’était enfui dans l’arrière-pays cévenol, une région qu’il connaissait parfaitement pour l’avoir arpenté à de nombreuses reprises, seul ou en famille. C’est son père, chez qui il s’était réfugié, qui l’avait convaincu de se rendre à la gendarmerie de Bessèges, après s’être caché quatre jours dans la nature.

Torse nu, vêtu de sandales et d’un sarouel, il avait réussi à échapper à 80 gendarmes lancés à sa recherche et aidés dans leur traque par un hélicoptère. Pour le meurtre d’un mineur de moins de 15 ans, l’homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité.