«Jungle» de Calais: Dix-huits migrants ont été accueillis à Montpellier
MIGRANTS•Ces hommes seuls, en provenance d'Irak, d'Iran ou du Soudan, sont arrivés ce mardi à l'aube...Nicolas Bonzom
Ils sont arrivés vers 4h du matin, ce mardi : 18 migrants, en provenance de la « jungle » de Calais, dont la zone sud est en cours de démantèlement, ont été accueillis sur les terrains désaffectés de l’ancienne caserne de gendarmerie de Celleneuve, à Montpellier, propriété de l’Etat.
Ces 18 hommes seuls, qui ne souhaitent, selon la préfecture, ni être filmés, ni photographiés, ni interrogés, viennent d’Irak, d’Iran, d’Érythrée ou du Soudan. L’un d’eux est apatride. Logés dans des préfabriqués installés sur le terrain désaffecté, ils ont passé entre un et 15 mois dans la jungle calaisienne, avant de se porter « volontaires », note-t-on du côté de la préfecture, pour être accueillis dans la capitale héraultaise.
« Ils sont impatients de commencer les démarches »
« Le voyage, plus de 12 heures de car, les a beaucoup éprouvés, explique Baptiste Ménéghin, de l’association 2 Choses Lune, qui a accueilli les migrants ce mardi, à l’aube. On leur a bien sûr tout de suite proposé à boire, et à manger. Les lits étaient faits, ils ont pu dormir, et se reposer. Aujourd’hui, ils sont tous très impatients de commencer les démarches administratives, mais aussi d’apprendre la langue. »
Des cours, notamment sous forme de conversations, vont être mis en place pour permettre à ces 18 hommes de maîtriser le français. Ils devraient également bénéficier rapidement d’un bilan médical, ainsi que d’une allocation, variable en fonction de la situation familiale de chacun.
Bientôt redirigés vers un centre de demandeurs d’asile
« S’ils ont été accueillis dans un centre d’accueil et d’orientation, c’est parce qu’ils n’ont pas encore le statut de demandeurs d’asile, ils n’en sont pas encore à ce stade-là de leurs parcours, confie Philippe Nucho, sous-préfet du département de l’Hérault. Quand ils seront officiellement reconnus comme tel, ils seront redirigés vers un Cada [un centre d’accueil des demandeurs d’asile]. »
Une démarche dont la longueur varie, mais qui peut se régler sous un mois environ. « Gérer l’attente, l’impatience parfois, ça fait aussi partie de notre travail au quotidien auprès d’eux », explique Baptiste Ménéghin. En attendant qu’ils puissent quitter ces studios préfabriqués, surveillés jour et nuit par des vigiles, ces migrants pourront bénéficier du soutien de plusieurs associations locales.