AGRICULTUREMontpellier: Les chaleurs font flamber la truffe à 1.000 euros le kilo

Montpellier: De plus en plus rare à cause du réchauffement climatique, la truffe flambe à 1.000 euros le kilo

AGRICULTUREA Saint-Geniès-des-Mourgues ce dimanche, malgré le tarif élevé du célèbre diamant noir, les ventes n’ont pas désempli…
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

La truffe ne se démode pas… Bien au contraire ! Ce dimanche, à la 10e fête de Saint-Géniès-des-Mourgues (Hérault), près de Montpellier, malgré son prix très élevé (1.000 euros le kilo cette année environ), on s’arrachait le diamant noir sur les stands de producteurs : en une journée, ce sont plus de 70 kg qui se sont vendus (70 kg à 850 euros/kg en 2015).

Jusqu’à 1.200 euros en 2003

Un rendez-vous économique important pour les trufficulteurs, qui inaugure la haute saison de la tuber melanosporum en France, le pays qui en produit le plus dans le monde, devant l’Italie et l’Espagne. Mais cette année plus qu’une autre, les truffes se font rares dans nos contrées, à cause du réchauffement climatique, selon les spécialistes… D’où ce prix au kilo, qui fait bondir les non-initiés.

« Oui, c’est vrai, le tarif est plutôt élevé cette année, bien qu’il y ait déjà eu des années, comme 2003 [l’année de la canicule], où la truffe est montée jusqu’à 1.200 euros le kilo », confie Gilbert Serane, trufficulteur à Viols-le-Fort (Hérault) et président du Syndicat des producteurs de truffe de l’Hérault, département d’où proviennent environ 3 des 40 tonnes de truffes produites chaque année en France.

Il y a 40 ans, la récolte était bien plus importante…

« Mais je préférerais les vendre à 500 euros le kilo et qu’il y en ait plus, reprend-il. Car, ces derniers temps, on en ramasse beaucoup moins. Avant Noël, nous sommes nombreux à avoir dû annuler des commandes de clients. La faute à la canicule… Les fortes températures de l’année ont gêné la maturité. Il y a 40 ans, quand les étés étaient plus pluvieux, la récolte était bien plus importante. »

Mais sa rareté, qui exaspère certains trufficulteurs, contribue pourtant à la renommée de cet or noir. « Nous sommes au-delà du produit de luxe, note l’Uzétien Michel Tournayre, le président de la Fédération française des trufficulteurs. La truffe est un produit de gastronomie exceptionnel, qui engendre de la convivialité, et qui jouit d’un côté mystérieux : c’est encore l’un des seuls produits dont on ne maîtrise pas totalement la production. »

Aller en Espagne ou en Italie chercher de la truffe ? « Oui, il y en a qui le font, reprend Michel Tournayre. Mais les prix ne sont pas forcément plus bas. La qualité, en revanche, n’est pas toujours au rendez-vous… »