POLITIQUEMontpellier: Au conseil municipal, Philippe Saurel met l'opposition à mal

Montpellier: En changeant les règles de constitution d'un groupe au conseil municipal, Philippe Saurel met l'opposition à mal

POLITIQUEL’hémicycle a adopté le passage du nombre nécessaire d’élus pour constituer une formation de 3 à 5…
Philippe Saurel.
Philippe Saurel. - Jérôme Diesnis / Maxele Presse
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

Ambiance électrique ce jeudi après-midi au conseil municipal de Montpellier : en ouverture des débats, Philippe Saurel (DVG) avait proposé de faire passer de 3 à 7 le nombre d’élus nécessaire pour créer un groupe d’opposition…

Un chiffre que le maire de la capitale héraultaise avait lui-même abaissé de 5 à 3, lors de son élection en 2014, pour permettre au FN, qui ne disposait alors que de 3 élus, d’en constituer un et « de s’exprimer ».

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« Un déni de démocratie »

« Après le départ de Djamel Boumaaz [qui a pris ses distances avec le FN], le groupe Montpellier fait front n’existe plus, s’est justifié Philippe Saurel. Un groupe composé de 2 élus, ce n’est pas concevable [c’est pourtant le cas à Bordeaux ou à Toulouse]. Je propose de fixer le chiffre au niveau [minimum des sièges obtenus lors] des municipales, soit 7. »

Des explications qui ont déclenché une vague de protestations virulentes lors des débats qui ont suivi, la plupart des opposants au maire voyant dans cette proposition « un déni de démocratie », visant à faire taire l’opposition. Monter le seuil à 7 aurait purement et simplement entraîné la dissolution de la totalité de ces groupes : celui de l’union PS/EELV n’a plus que 3 élus (Jean-Pierre Moure, Patrick Vignal et Mustapha Madjoul) après de nombreux départs, le groupe LR/Centre en a 6 et le FN 2.

Et finalement… ce sera 5 !

Finalement, après près d’1 h 30 de débats houleux, le maire a tranché : ce sera 5, le même seuil que sous Hélène Mandroux (PS). Un chiffre soufflé par la droite, qui a déposé un amendement similaire, menaçant de déposer plainte devant le tribunal administratif. In extremis, la droite garde donc son groupe, mais pas le FN, ni l’union PS/EELV qui vont perdre collaborateurs et moyens alloués aux formations.

« Les gens en ont ras-le-bol de ces petites combines politico-politiciennes, a réagit Patrick Vignal (PS), député et conseiller municipal. J’aimerais que M. Saurel arrête de régler ses comptes et qu’il s’occupe des Montpelliérains… La démocratie, c’est avec l’opposition. Pas sans. »

« Il est loin l’esprit de 2014 »

Au FN, France Jamet, qui avait proposé de baisser le seuil à 2, assure qu’il s’agit de faire taire son parti. « Nous sommes une réalité électorale, a grondé l’élue. Nous représentons une grande partie de la population. »

Cédric de Saint-Jouan, ancien colistier de Philippe Saurel qui a, depuis, pris ses distances avec son mentor des municipales, n’a pas été tendre lui non plus. « Il est loin l’esprit de 2014… Celui où l’on voulait faire de la politiquement autrement. Aujourd’hui, vous êtes dans le reniement de ce pourquoi vous avez été élu… »