Montpellier: Objectif 2 millions de passagers pour l'aéroport

Montpellier: Objectif 2 millions de passagers pour l'aéroport

TRANSPORTSConfronté à une concurrence multiple, l'Aéroport Montpellier Méditerranée est un enjeu économique et d'emplois majeur...
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

Palavas-les-Flots - Amsterdam, 138 euros ; La Grande-Motte - Rio de Janeiro, 980 euros. Bien sentie, cette campagne de publicité qui s’affiche en ville depuis plusieurs semaines, lance un projet de développement ambitieux pour l’aéroport Montpellier Méditerranée (AMM). « Nous avons l’objectif de porter à 2 millions le nombre de passagers d’ici 2020 », clame Emmanuel Brehmer, son président. Le chiffre serait historique. Il est de moins de 1,5 million aujourd’hui.

Concurrencer le train… et Marseille

Trop longtemps au coeur de batailles politiques par le passé, gêné par la concurrence de Nîmes et Béziers (sans compter le crash d’Air littoral début 2004, dont le siège était à Montpellier), l’aéroport a régulièrement eu les ailes coupées. Il peine à décoller : un tiers des lignes ouvertes ces cinq dernières années a été fermé. Son développement reste un serpent de mer. « La difficulté, c’est sa taille : trop grande pour se battre avec les petits, trop petit pour se battre avec les plus grands, reprend le nouvel homme fort d’AMM. Les coûts d’infrastructure et de sûreté sont trop élevés par rapport à Marseille, notre premier concurrent (avec le train). »

Ses équipes ont lancé un travail de concertation avec les milieux touristiques et économiques. Figure de proue de ce mouvement, Bertin Nahum, élu quatrième entrepreneur high-tech le plus révolutionnaire du monde en 2013 par un journal de référence canadien, a pris la tête de la commission entreprises. « Si on cherche par exemple à développer le marché russe, un travail est à mener pour capter cette clientèle. Tout doit être réalisé conjointement avec le tissu économique, commercial et touristique local. »

Programmme immobilier

Dans l’immédiat, c’est de fonds dont la structure a besoin. Emmanuel Brehmer attend le feu vert des actionnaires pour lancer un programme de promotion immobilière de bureaux dans le vaste no man’s land à l’entrée de la zone aéroportuaire. « Un euro de soutien, c’est 21 euros de PIB régional. Mille passagers en plus, c’est quatre emplois créés », martèle le président du directoire. L’aéroport pèse aujourd’hui 1.500 emplois.

En novembre, la structure s’apprête à inaugurer la principale centrale photovoltaïque de France, sur le toit des parkings. Pour concurrencer le train, il se fixe de garantir, au 31 mars, un délai de 15 minutes du parking de l’aéroport au siège de l’avion. Le Grand Travers n’aura jamais été si proche de Copacabana…