Montpellier: Georges Frêche en cinq grandes dates
COMMEMORATION•Un rassemblement est organisé samedi au pied de sa statue, pour les cinq ans de la disparition de l’ancien maire et président de la région…Nicolas Bonzom
Samedi, cela fera cinq ans que le « bâtisseur » s’en est allé. Pour commémorer les cinq ans de la disparition de Georges Frêche, un rassemblement est organisé à Odysseum au pied de sa statue (11 h). A 16 h, une gerbe sera déposée par l’association qui porte son nom, sur sa tombe, à Puylaurens, dans le Tarn. A cette occasion, 20 Minutes a sélectionné cinq dates qui ont fait ou défait la carrière de l’ancien maire de Montpellier.
25 mars 1977. Quatre ans après avoir arraché un fauteuil de député, Georges Frêche est élu par le conseil municipal maire de Montpellier. Au second tour, il a obtenu 52 % des suffrages, face au centriste François Delmas, premier magistrat depuis 1959. Il devient également président du district, ancêtre de la métropole. « Espérons que les Montpelliérains célébreront le printemps au deuxième tour », avait confié Georges Frêche, lors d’un débat télévisé avant son élection. « Espérons que ce ne soit pas… le Printemps de Prague ! », avait alors soufflé François Delmas.
1er mars 1985. Georges Frêche visite aux côtés de François Mitterrand, président de la République, le chantier du quartier d’Antigone, construction pharaonique de Ricardo Bofill. Le but était d’imaginer « un lieu différent des banlieues, un lieu de mixité sociale », soulignait l’architecte espagnol.
23 septembre 2005. Après des mois de bataille, Georges Frêche, alors président de la région renonce à rebaptiser en « Septimanie » le nom de la région Languedoc-Roussillon, face aux milliers de manifestants qui grondent dans les rues, dont des Catalans, qui se sentent exclus de cette nouvelle appellation. La lubie aura coûté aux contribuables plusieurs millions d’euros. « 95 % des gens sont pris d’un fol amour pour [ce nom] », confia-t-il pour justifier son volte-face. Transformée en marque commerciale pour promouvoir les produits de la région, la « Septimanie » deviendra « Sud de France », quelques mois plus tard.
27 janvier 2007. Georges Frêche est exclu du PS, à la suite de propos polémiques sur le nombre de « noirs dans l’équipe de France » de football. Trois ans plus tard, le divorce est scellé avec le parti à la rose, alors que l’élu montpelliérain est accusé d’avoir pointé du doigt la « tronche pas très catholique » de Laurent Fabius… Pour lui barrer la route aux régionales, le PS envoie Hélène Mandroux, sa successeur à la ville, au casse-pipe : la maire obtient 7 % des voix et Georges Frêche est réélu président. Et la rupture entre Frêche et Mandroux est publique.
24 octobre 2010. Les Montpelliérains sont sonnés ce dimanche soir. Georges Frêche, de retour d’un voyage en Chine, a succombé à une crise cardiaque à l’âge de 72 ans, à l’hôtel de région. Quelque 6.000 personnes viendront lui rendre hommage, trois jours plus tard à la cathédrale Saint-Pierre, dont Gérard Depardieu et Louis Nicollin.