Montpellier: «On ne peut plus continuer comme ça», alerte le maire de Palavas
POLLUTION•Les intempéries de dimanche ont saturé la principale station d’épuration de Montpellier…Jérôme Diesnis
Les barrières placées le long d’une partie des plages de la rive gauche de Palavas-les-Flots barrent l’accès à la mer aux estivants. « On est arrivés hier (lundi), c’était aujourd’hui notre jour de plage, c’est dommage, même si les enfants s’amusent dans le sable », regrettent Christophe et sa petite famille venue de Lyon passer quelques jours au bord de la Méditerranée.
Les violentes intempéries dimanche, qui ont causé la mort de deux retraités à Montpellier, continuent de perturber la station balnéaire. La station d’épuration de Maera, qui recycle une importante partie des eaux usées et de pluie de la métropole, n’a pu absorber la totalité des précipitations tombées dimanche : « Elle a reçu 232.710m3 d’eau en provenance des réseaux d’eau usée et d’eau pluviale, notent les services de la métropole. La station ne peut pas faire face à ces situations exceptionnelles. » Dimanche, il est tombé jusqu’à 169mm à certains endroits de la ville. Le surplus, notamment des matières fécales, a été délesté dans le Lez.
Créer des bassins de rétention
Pour Palavas, dont les plages sont situées à l’embouchure de la rivière, le préjudice est lourd. Déjà, le 13 août, elles avaient été fermées par arrêté municipal. « Cette situation n’est pas tolérable », évoque Christian Jeanjean, le maire (UMP), de la station balnéaire. « Nous sommes victimes à tous les coups. Si ces régimes de pluie sont de plus en plus fréquents, on en subira systématiquement les conséquences. Quand ça arrive en décembre, c’est grave, mais quand c’est en août, c'est catastrophique. Ce n’est pas possible de continuer comme ça. »
L’édile a demandé au préfet et au maire de Montpellier, Philippe Saurel (DVG), de prendre des dispositions et de créer un ou plusieurs bassins de rétention d’une capacité de 50.000m3, afin de stocker le surplus des eaux en cas de fortes intempéries, sans utiliser le Lez comme déversoir. « Si l’image de Palavas est ternie auprès des estivants, celle de Montpellier l’est aussi par contrecoup », reprend Christian Jeanjean, qui pointe aussi les conséquences économiques pour les pêcheurs, l’autre activité à l’année de la commune.
L’arrêté d’interdiction était toujours en vigueur ce mardi en attendant le résultat des analyses. Le vent du nord attendu ce mercredi devrait permettre de le lever. « C’est beaucoup plus compliqué que d’habitude, toutes les cinq minutes on doit faire la police, souffle Florian, sauveteur à la SNCM (Société Nationale de Sauvetage en Mer). Malgré le drapeau rouge et les barrières, les gens vont quand même dans l’eau… »