Le joueur de handball Nikola Karabatic a été reconnu coupable d’escroquerie et condamné ce vendredi à 10.000 euros d’amendes par le tribunal de Montpellier. Trois mois de prison avec sursis et une amende de 30.000 euros avaient été requis contre l’icône du handball français.

L’ancien joueur du MAHB, qui devrait s’engager avec le PSG Hand, était jugé avec 15 autres personnes -dont huit joueurs- pour escroquerie ou complicité d’escroquerie, accusés d’avoir parié sur la défaite à la mi-temps de Cesson/Montpellier, en mai 2012, et pour avoir sciemment influencé le cours du match.

L’intégralité des prévenus a été condamnée à des peines d’amende. C’est inférieur aux réquisitions du procureur, qui avait réclamé entre 7.500 et 80.000 euros d’amende et surtout des peines de prison avec sursis pour les huit joueurs. Seules les peines des compagnes des frères Karabatic, Géraldine Pillet et Jennifer Priez (toutes deux condamnées à 10.000 euros d’amende) sont supérieures aux réquisitions (7.500 euros). « C’est une décision mitigée. La morale, je ne la supporte pas, je veux qu’on fasse du droit, s’agace Luc Abratkiewicz, le conseil de Mladen Bojinovic. Soit ils sont coupables, soit ils sont innocents, mais là encore on parle d’aléa, d’entente… Je vais conseiller à mon client de faire appel. »

Les Karabatic vont faire appel

Les condamnés ont dix jours pour faire appel. C’est immédiatement ce qu’a annoncé l’avocat des frères Karabatic, Michaël Corbier. « On en fait une question de principe. Il y aurait eu un euro de dommage et intérêt, ç’aurait été un de trop, explique-t-il. On espère que devant cette cour d’appel on va revenir aux fondamentaux du droit : le respect de la procédure et de la présomption d’innocence, le doute bénéficiant aux prévenus. »

Le tribunal a condamné Nicolas Gillet et Mladen Bojinovic à 30.000 euros d’amende, Luka Karabatic à 15.000 euros, Nikola Karabatic, Enzo Di Guardo, Dragan Gajic, Samuel Honrubia, Géraldine Pillet, Jennifer Priez, Issam Tej et Chokri M’Rassi à 10.000 euros, Yann Montiège, Giuseppe Palumbo et Mickaël Robin à 5.000 euros, Ayoub Chah à 1.500 euros et enfin Primoz Prost à 10.000 euros d’amende assortis d’un sursis prononcé à l’audience… mais qui n’apparaît pas dans le jugement. A ceci s’ajoute le remboursement des gains à la Française des jeux, pour un montant global d’un peu moins de 200.000 euros et les dommages et intérêts à la Ligue nationale et la Fédération française de handball.

Le tribunal en revanche a rejeté la demande de constitution de partie civile du MAHB qui réclamait 1,2 millions d’euros de dommages et intérêt. « Il n’a pas dit que le club n’était pas victime. Mais il estime que dans le cadre de la poursuite pour délit d’escroquerie, son préjudice n’est pas indemnisable car il n’en est pas victime directe. Si cette décision sur la partie civile était confirmée en appel, on engagera alors un procès civil », prévient Rémy Lévy, le président du MAHB.

Concernant Issam Tej et Dragan Gajic, toujours sous contrat, le club attend de connaître leurs éventuels appels : « on ne peut pas prendre de décision sur le contrat de travail tant que la décision pénale n’est pas définitive », souligne Rémy Lévy. S’ils acceptent la décision du tribunal, une procédure de licenciement sera engagée.