Avec l’arrivée des grosses chaleurs, les habitants du Languedoc sont tentés d’aller piquer une tête dans les piscines, la mer, les lacs ou les rivières, et les touristes commencent à pointer le bout de leurs nez. Et c’est ainsi que chaque année, le risque de noyade refait son apparition: en France, il y a 1.200 noyades par an, dont la moitié sont mortelles. Rien que dans l’Hérault, il y a eu sept décès en mer de juin à septembre 2014, contre 18 en 2013. Cette année, la saison a tristement débuté dans le Sud ce week-end, avec la mort de deux adolescents, alors qu’ils étaient partis se baigner à l’entrée de la calanque de Saména, à Marseille.

Lire notre article sur ce drame, à Marseille

«Il faut bien comprendre que la Méditerranée n’est surtout pas une mer sans risques, explique Vincent Dessouter, chef interministériel de défense et de protection civile à la préfecture l’Hérault. Ce n’est pas une mer d’huile, comme on peut parfois l’entendre. Les baigneurs peuvent y rencontrer des courants forts, et il faut donc redoubler d’attention quand on s’y baigne. La noyade peut arriver à tout le monde, même ceux qui se sentent en capacité de nager.»

Pour faire prendre conscience aux jeunes du danger de l’eau, la métropole de Montpellier organise un mois de prévention à destination de 20.000 élèves, dans ses treize piscines. Des moniteurs de natation et des pompiers-secouristes expliquent, à travers des ateliers, les risques qu’il y a à évoluer dans l’eau: initiation à la profondeur pour les jeunes et leurs parents, passages de test anti-panique, initiation aux gestes qui sauvent… Et cette année, les secours ont mis l’accent sur les comportements à adopter en cas d’inondations, dont la région fut lourdement victime en 2014.

«L’année dernière, nous avons eu un collégien qui, malgré l’eau qui montait, a voulu rentrer chez lui, se souvient le lieutenant pompier Sébastien Albert, chef du service nautique au SDIS 34. Il est resté coincé dans un arbre, et il a fallu aller le secourir. Nous voulons faire comprendre à ces jeunes les dangers à s’engager dans l’eau, tout habillé, par exemple. Rien que le poids des vêtements ou des chaussures peuvent représenter un fort danger. Ne serait-ce qu’avec 5 ou 10 cm d’eau, on peut mettre sa vie en péril.»

Laure Manaudou, trois fois championne du monde de natation, était à la piscine olympique Antigone, ce lundi, pour le lancement de l’opération. Elle en est la marraine, avec Jacques Tuset, nageur de l’extrême, et Audrey Palma, championne de France d’apnée. «La prévention contre la noyade est une problématique qui m’intéresse, confie Laure Manadou. Cela peut surprendre, mais ma fille de cinq ans ne sait pas nager, et elle a peur de l’eau… C’est une petite fille comme les autres. Alors, moi aussi, je suis avide de conseils auprès des professionnels.» Le programme complet des animations autour de la prévention noyades est à retrouver sur le site de la métropole.