Montpellier: Les parents d'élèves de Las Cazes bloquent l'entrée du collège
EDUCATION•Après les Aiguerelles, c'est au tour des parents d'élèves de cet autre établissement montpelliérain, classé en éducation prioritaire, de s'indigner contre une baisse des moyens, et une augmentation des effectifs à la rentrée...Nicolas Bonzom
A Las Cazes, la rentrée fut quelque peu agitée, ce lundi matin. Dès 8 h, une vingtaine de parents ont bloqué l'entrée du collège montpelliérain, empêchant les 370 élèves de rejoindre leurs classes. Sous la pluie, les manifestants ont dévoilé une banderole devant l'entrée de l'établissement : « Plus d'élèves, moins de moyens. » Et c'est bien cette équation qui met en colère les parents. A la rentrée prochaine, ils dénoncent une hausse du nombre d'élèves (entre 15 et 25 de plus) et une baisse des heures.
Moins d'heures de mathématiques et de français
«Cette situation va complètement à l'encontre du discours de notre chère ministre, Najat Vallaud-Belkacem, qui avait promis d'allouer plus de moyens, notamment aux établissements Rep + [Réseau d'éducation prioritaire Plus, le plus haut niveau], dont nous faisons partie, souligne Kamal Boutchich, représentant des parents d'élèves. Il y aura notamment moins d'heures de mathématiques et de français, qui sont tout de même des matières essentielles, sur lesquelles nous devrions appuyer, et moins d'heures de dispositifs d'accompagnement des jeunes, sur le passage du primaire au collège, ou du collège au lycée. Las Cazes avait réussi à atteindre un niveau d'excellence, avec une réussite au brevet à 89%. Il ne faut pas perdre ça...» Au total, une centaine d'heures devraient être supprimées.
Certains professeurs ont soutenu les parents, ce lundi matin. «Depuis 2009, nous perdons des moyens, explique Claudie, professeur d'éducation physique et sportive à Las Cazes. Nous étions à 30% de moyens supplémentaires par rapport à un établissement non prioritaire, 20% en 2014, et là, on va encore nous en enlever... L'enveloppe dédiée à la totalité des établissements prioritaires n'est pas suffisamment grande. Nous avions un projet d'établissement, fondé sur de l'aide personnelle, de l'expérimentation, de l'innovation. Tout ça, ça va disparaître.»
Aux Aiguerelles, le combat continue
Si rien ne bouge, les parents promettent de durcir le mouvement, comme c'est le cas aux Aiguerelles. Dans cet autre collège montpelliérain, le blocage dure depuis plus de cinq semaines, et les parents dorment dans une salle depuis une quinzaine de jours. Ils se battent contre une baisse de la dotation horaire prévue pour la rentrée de septembre, et pour conserver tous les dispositifs en place, dont l'encadrement des élèves en difficulté.
Une délégation de l'établissement a rencontré l'équipe de la rectrice de Montpellier, Armande Le Pellec-Muller, ce lundi matin, pour tenter de trouver une sortie à cette crise. «Les propositions du rectorat se résument à 10 heures et avancent des offres de partenariat qui existent déjà, a réagi le collectif des Aiguerelles, en début d'après-midi.
Nous sommes loin des 34 heures demandées par le collectif (qui était prêt à descendre jusqu'à 27 heures). Ces propositions sont donc insuffisantes.» De son côté, sollicitée par 20 Minutes, la rectrice n'a pas souhaité répondre à nos questions.