Partout où il passe, Rodrigo Garcia attire son lot de détracteurs allergiques à ses spectacles. A Toulouse et à Paris, en 2011, puis en Pologne, en juin 2014, des fondamentalistes chrétiens et des nationalistes avaient hurlé au blasphème avec Golgota Picnic, une des créations du metteur en scène argentin. Et à Montpellier, ce sont les défenseurs des droits des animaux qui s’offusquent de deux pièces: dans Accidens, l’acteur tue et cuisine un homard vivant sur scène et dans Et balancez mes cendres sur Mickey, un autre lance quatre hamsters à l’eau, dans un aquarium.

«C’est lamentable»

Une pétition, demandant l’interdiction d’Accidens, qui doit se jouer du 7 au 10 avril, a recueilli quelque 28.000 signatures. Le collectif s’indigne qu’un homard soit «suspendu à un crochet», avant qu’on ne lui «tranche les pinces qu’on ne le coupe en deux.» Ce jeudi, Valérie Barthas, élue (divers gauche) en charge des droits de l’animal, s’en est émue, en plein conseil municipal: «Je trouve ça lamentable (...) C’est un acte de cruauté», a-t-elle noté. Face à l’ampleur de la polémique, Rodrigo Garcia s’est fendu d’un communiqué, publié sur son site Internet, où il traite ses détracteurs d’«idiots».

Pour les rongeurs, l’acteur les laisse nager pas plus de dix secondes, «puis les retire sous les yeux du public, qui constate que les hamsters sont dans le même état qu’avant, sauf qu’ils sont mouillés comme quand il pleut», explique-t-il. Quant au homard, le créateur argentin balaye la polémique, confiant que des milliers meurent de cette façon dans les restaurants. «Le seul homard qui meurt pour une cause poétique, c’est le nôtre, reprend-il. Car, si les gens les pêchent c’est pour les manger, pas pour les prendre comme animaux de compagnie.» Le soir de la première, il risque d’y avoir un peu de chahut...

>> Une vidéo présentant un extrait du spectacle « Accidens » de Rodrigo Garcia.