En matière de sécurité routière, l’Hérault bat de tristes records: 13 personnes ont perdu la vie sur les routes de ce département depuis le 1er janvier. A titre de comparaison, sur la même période, en 2014, il n’y avait eu que trois victimes.

Pour en savoir plus sur ce fléau qui a fait de l’Hérault l’un des départements les plus accidentogènes de France, 20 Minutes a suivi, ce mardi matin, un contrôle de police. Direction l’avenue Georges-Frêche à Lattes, l’une des axes les plus dangereuses de la métropole montpelliéraine.

Première cause : la vitesse

Dissimulé derrière un poteau, un policier repère avec ses jumelles les comportements des usagers. Et le premier contrevenant arrêté relèvera plutôt de l’insolite: il conduisait... le bras dans le plâtre! «On commence assez fort ce matin», sourit un agent. Durant l’heure qui suit, et malgré le généreux coup de pouce de quelques conducteurs du tramway qui font des appels de phares afin de prévenir du contrôle, 11 automobilistes seront arrêtés en vitesse excessive, dont trois au-dessus de 100 km/h, alors que l’avenue est limitée à 70.

En cause sur 30 % des accidents mortels dans l’Hérault, la vitesse est l’ennemi numéro 1 de la sécurité routière dans le département. Chacun y va même de sa petite excuse... «J'amenais ma femme à l'hôpital, monsieur l'agent». Mais visiblement, ça ne fonctionne pas vraiment...

Un nouveau radar bientôt

«Nous faisons face à des comportements très dangereux sur la route, et notamment chez les plus jeunes, explique Frédéric Loiseau, le directeur de cabinet du préfet. Et il est vrai que dans le sud, il y a un rapport à la règle parfois un peu différent... On s’en affranchit, peut-être, plus facilement. Il faut aussi préciser que le département est très touristique, avec énormément de passage...»

Ici, sur l’avenue Georges-Frêche, le 32ème radar fixe héraultais sera bientôt installé. Et le contrôle sera intensifié. «Cette route est particulièrement accidentogène parce qu'elle est droite, le bitume est parfait, et avec le passage du tramway au milieu, on remarque que les automobilistes ont parfois l'impression de glisser sur un rail, d'où la prise de vitesse», reprend Patrick Zietek, major de police, et membre de l'unité de sécurité routière.

Les entrées et les sorties de discothèques sont également dans le collimateur de la préfecture: prochainement, les dirigeants des clubs seront reçus par le préfet pour en discuter.