URBANISMEUn quartier du futur aux portes de Montpellier

Hérault: Prades-le-Lez vante son «quartier du futur», aux portes de Montpellier

URBANISMESylvia Pinel, ministre du logement, a visité ce lundi Viala-Est, à Prades-le-Lez. Le seul projet labellisé «éco-quartier» en 2014 dans le Languedoc-Roussillon...
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

C'est à Prades-le-Lez, au nord de Montpellier, que l'unique projet immobilier labellisé «éco-quartier» en 2014 dans le Languedoc-Roussillon est sorti de terre. La distinction, attribuée par le ministère du logement à 19 quartiers en France, vient récompenser une construction basée sur le développement durable.

Sur la commune héraultaise de 4.500 habitants, le quartier Viala-Est rassemble 87 logements sur 2,7 hectares. Tous, ou presque, sont déjà habités. «Cette réalisation repositionne notre village, qui est un peu endormi, au cœur de notre époque», confie Jean-Marc Lussert (divers gauche), le maire de Prades-le-Lez. Ce lundi, Sylvia Pinel, ministre du Logement, l'a visité. Alors pourquoi Viala-Est est-il plus «vert» que les autres quartiers? 20 Minutes a enquêté sur le «quartier du futur».

  • Une mixité sociale. Le quartier est composé à 48 % de logements sociaux et à 52 % de logements en prix maîtrisés (moins de 3.000 euros le mètre carré), ce qui permet de faire cohabiter des foyers qui n'ont pas forcément les mêmes revenus. Ce qui plutôt rare, ailleurs, dans la région. «Les gens sont fiers d'habiter ici, note l'architecte François Fontès, qui a participé à sa réalisation. On ne voit pas du tout que c'est en réalité du logement social. On est loin, très loin, des barres d'immeubles des années 1960.» Du côté des espaces publics, tout a été pensé pour que les habitants se rencontrent: la cour centrale est un jardin, fait de petits sentiers, qui amènent d'un appartement à l'autre. Une particularité qui semble ravir Nathalie, une jeune maman, qui habite le quartier. «On se connaît tous, on est devenu amis, presque comme une petite famille, témoigne-t-elle. On n'est pas, chacun, enfermé dans des blocs, comme cela peut être le cas ailleurs. On s'entraide, quand il faut. Les enfants jouent ensemble, ils font connaissance. Et on est contents de revenir à la maison, le soir!» C'est quasiment «le monde des Bisounours, ici», sourit un riverain de Viala-Est.

  • Des matériaux locaux. L'architecture du quartier donne un coup de fouet au paysage pradéen, jusqu'ici réduit au «tout pavillonnaire», comme une grande majorité des communes plutôt «chics», situées dans la banlieue de Montpellier. Ici, on a choisi un mélange de bois et de pierres apparentes. Et on a construit «local». «La réalisation de ce quartier a fait appel à des procédés constructifs innovants, en faisant appel, notamment à des matériaux 100 % locaux, issus d'un circuit court, explique Sylvia Pinel, ministre du Logement. C'est une façon de soutenir les entreprises et les artisans locaux. Certains connaissent des difficultés importantes.»

  • Moins de dépenses. Selon une étude du ministère de l'Ecologie, parue en 2014, les dépenses énergétiques représentent environ 9,7 % du budget des ménages français. Avec Viala-Est, les architectes ont tenté, en «construisant intelligent», de faire baisser les factures des habitants. «Il faut agir sur le pouvoir d'achat des Français, note Sylvia Pinel. On voit que dans certains logements, aujourd'hui en France, certains payent plus en dépenses énergiques qu'en loyer!» Ce sont de larges baies vitrées, qui permettent de capter la chaleur du soleil, et d'éviter de trop dépenser en chauffage. C'est ce que semble confirmer Ludovic, l'un des locataires de l'éco-quartier. «On a deux terrasses, l'une pour l'été, et l'autre pour l'hiver, note-t-il. On se sent vraiment bien. Et on ne chauffe quasiment pas: avec le soleil qui tape sur les vitres, il fait toujours une vingtaine de degrés à l'intérieur de l'appartement, et le thermostat est toujours à 18 degrés... Cela entraîne de grosses économies sur les factures.»

  • Un respect de l'environnement. Ici, les espaces verts représentent un tiers du terrain: arbres, pelouses (pas encore très vertes...) et plantes verdissent le quartier. Enfin, l'indispensable atout d'une «construction écolo»: la fin du «tout voiture». A Viala-Est, on peut se garer, oui. Mais on peut aussi marcher: le centre-ville est à quelques minutes. Et on peut prendre le bus, qui s'arrête juste en bas du quartier. En attendant, peut-être, un jour, la cinquième ligne de tramway... Prévue pour 2017 par l'ancienne équipe aux commandes de l'agglomération, elle devait aller de Lavérune à Prades-le-Lez. Annulée par Philippe Saurel, le nouveau président, elle est vivement demandée par plusieurs associations.