Ainsi, Laurent Nicollin avait raison. Il fallait «laisser le temps à un joueur qui n’a quasiment pas joué depuis deux ans», de se retrouver. Lucas Barrios est bien en train de ranimer le souvenir de l’attaquant qui terrorisait les défenses de Bundesliga avec Dortmund.

A Metz (3-2), samedi, il a frappé trois fois, trois buts qui confirment son retour de flamme depuis le 6 décembre à Rennes, le jour où Lucas est redevenu Barrios. Un goleador auteur du hat trick en L1, Montpellier n’avait pas vu ça depuis Giroud en 2011-2012. Souvenirs... «On n’avait pas de doute sur son implication, évoque son partenaire Morgan Sanson. Mais après une période difficile à l’étranger, il lui fallait le temps de se réadapter.»

Il a failli partir au mercato

Un départ pour un pont d’or en Chine, un transfert raté au Spartak Moscou auquel il appartient toujours. Barrios s’est perdu dans des choix nébuleux. Rolland Courbis avait flairé le bon coup en attirant ce trentenaire pour un prêt de dix mois à Montpellier, dont la moitié prévue pour le remettre à niveau physiquement. Une sorte de quitte ou double pour tout le monde. «Il y a eu beaucoup d’interrogations et de critiques à cause de ma première partie de saison, évoque Barrios. Il me fallait juste travailler et découvrir un nouveau championnat.»

Il n’a pas été toujours aussi patient. Devant les sifflets tombés des tribunes, le Paraguayen avait mandaté ses agents pour activer les pistes dans l’idée d’un départ dès cet hiver. Chili, Brésil, autant de façons de crier son spleen. «Il s’est inquiété qu’on ne le veuille plus. Il m’a dit si vous voulez que je parte, je pars , évoque Courbis. Je lui ai répondu. Non, ce qu’on veut, c’est que tu sois un peu meilleur.»

Après cinq mois fantomatiques, ce n’était pas difficile. Mais de là à le voir claquer des coups du chapeau... Les attaquants sont insondables.