Mis à pied par son président Mohed Altrad, Fabien Galthié n’entraînera sans doute plus jamais Montpellier. Après des débuts formidables, la collaboration de l’entraîneur à Montpellier s’achève sur une fracture. Alors que Montpellier poursuit à Glasgow ce samedi une coupe d’Europe catastrophique, son éviction est la conséquence de plusieurs erreurs.

Il a brisé l’état d’esprit. En 2011, Montpellier s’immisce à la surprise générale en finale du Top 14 contre Toulouse. Au lieu de travailler sur cette base, l’entraîneur n’a eu de cesse de briser la dynamique d’un effectif qui n’était pas le plus brillant mais formait un groupe formidable. Trois ans et demi plus tard, ils ne sont plus que trois titulaires rescapés, quand dix Toulousains jouent toujours dans leur club. Fernandez, Bustos-Moyano, Fakate… Quasiment tous les autres n’ont pas été renouvelés à la fin de leur contrat.

La mauvaise gestion de la charnière. Lui-même ancien demi de mêlée de haut niveau, Fabien Galthié n’a eu de cesse de fragiliser ses numéros neuf, les livrant à une concurrence féroce. Julien Tomas en a fait les frais, lui qui avait l’âme du club chevillé au corps. Benoît Paillaugue a multiplié les yoyos émotionnels depuis des années. Escande est parti. A l’inverse, l’ouvreur François Trinh-Duc a été très protégé, sans concurrence. Sa blessure correspond à la descente aux enfers de Montpellier.

La politique des stars Une accumulation de talents n’a jamais suffi à faire une grande équipe. Voilà bien longtemps que Montpellier ne joue plus ensemble. Le Fidjien Samisoni Viriviri ne joue jamais, Robert Ebersohn, Rene Ranger, Wynand Olivier voire Sitaleki Timani ont des émoluments inversement proportionnels à leur rendement. Les espoirs de nombreux jeunes du centre de formation ont été broyés, alors que l’équipe est performante depuis plusieurs saisons.

Une cassure avec le groupe. Fabien Galthié est un entraîneur précis, reconnu pour sa connaissance du jeu. Mais il est sans concession voire cassant avec ses joueurs. Ses relations se sont détériorées avec plusieurs cadres du vestiaire, même si très peu d’entre eux ont eu la franchise de l’avouer lors des entretiens avec le président. Longtemps, Eric Béchu a fait le tampon avec le groupe. Ses discours et sa relation avec le groupe étaient très forts. Après son décès, le fil d’est rompu.