Montpellier: Le braqueur de la bijouterie voulait mourir
FAITS DIVERS•Vendredi, un braqueur d'une quarantaine d'années a retenu deux vendeuses d'une bijouterie en otages à Montpellier...Nicolas Bonzom
Ce dimanche, 48 h après le braquage d’une bijouterie, ce vendredi, à Montpellier, les zones d’ombre étaient encore nombreuses: qui est cet homme d’une quarantaine d’années, armé, qui a retenu les deux vendeuses de cette boutique de la rue de l’argenterie?
«L’individu est entré dans cette bijouterie, mais il n’y a pas eu de tentative de vol et son geste est inexpliqué, confiait vendredi le procureur Christophe Barret. Les vendeuses n’ont pas subi de violence et n’ont pas été entravées. Son geste reste incohérent...» Dimanche, le parquet a ouvert une information judiciaire et une mise en examen devrait suivre.
Un pistolet factice?
Il était 17 h, vendredi, lorsque l’alerte est donnée: une prise d’otages est en cours dans le centre-ville. Un important périmètre de sécurité est mis en place par les policiers: des barrières empêchent tout accès à la place Jean Jaurès et la rue de la loge. A quelques mètres de là, un commerçant a vu un homme, casqué et armé, rentrer dans une bijouterie. Il retient les deux vendeuses: le procureur s’empresse de faire savoir que le braquage «n’a rien à voir avec ce qu’il se passe à Paris.»
Dans les rues, certains «se cachent» dans les magasins, d’autres préfèrent s’enfuir. L’éclairage public sera éteint quelques minutes, plongeant une partie de l’Ecusson dans le noir total, pour faciliter le travail des policiers. Et tandis que les forces de l’ordre repoussent les badauds, traumatisés par les derniers attentats, l’information est donnée vers 18h30: le Raid de Marseille est en chemin.
Les négociations avec le preneur d’otages dureront environ sept heures: l’homme se rendra vers 2 heures du matin, en laissant les deux femmes retenues depuis neuf heures saines et sauves. L’homme a été interpellé sans violence et placé en garde à vue : selon Hérault H24, qui reprend les propos, de ce dimanche, du procureur-adjoint Hervé Poinot, «le pistolet utilisé s’est avéré être en fait un pistolet d’alarme, une arme factice. Il ne voulait faire aucun mal aux deux vendeuses.» Son geste serait en fait «un appel au secours». «Il voulait mourir sous les balles d’autrui», note le procureur-adjoint, soulignant le caractère suicidaire du braqueur.