Montpellier: Le récit de la prise d'otages dans une bijouterie
FAITS DIVERS•Vendredi, vers 17h, un homme d'une quarantaine d'années, armé, a pris en otages les deux vendeuses d'une bijouterie. Il s'est rendu vers 2 heures du matin. Le récit...Nicolas Bonzom
Il est un peu de plus de 17h, vendredi, lorsque l'alerte est donnée: une prise d'otages est en cours dans l'Ecusson, le centre-ville de Montpellier. Dès lors, un important périmètre de sécurité est mis en place par les forces de l'ordre: des barrières empêchent tout accès à la rue de la Loge, et la place Jean-Jaurès.
A quelques mètres de là, un homme, avec «une arme de poing», précise la police, retient deux femmes d'une quarantaine d'années, les vendeuses, dans une bijouterie. L'alerte a été donnée par un commerçant situé en face de la boutique, qui a vu l'individu, casqué, y pénétrer. On ne connaît pas sa volonté, mais ce qui est certain, c'est que cela «n'a aucun rapport avec ce qui se passe à Paris», assure le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret. Certains Montpelliérains «se cachent» dans les magasins, d'autres préfèrent fuir... L'éclairage public sera brièvement éteint, plongeant une partie de l'Ecusson dans le noir total, pour faciliter le travail des policiers.
« Un geste incohérent »
Et tandis que les forces de l'ordre repoussent les badauds, «traumatisés» par les attentats perpétrés en France, l'information est donnée aux alentours de 18h30: plusieurs fourgons du GIPN de Marseille, le groupe d'intervention de la police nationale, sont en chemin. Il s'agirait d'un braquage qui a mal tourné, préviennent les services de police. Plusieurs fourgons se garent dans l'étroite rue de la bijouterie. C'est alors que les négociations commencent. Elles dureront près de sept heures.
L'homme se rend, un peu avant deux heures du matin, laissant les deux femmes, retenues depuis près de neuf heures, saines et sauves. Le preneur d'otages a été interpellé sans violence, et placé en garde à vue. «Il était entré dans cette bijouterie, mais il n'y a pas eu de tentative de vol et son geste reste inexpliqué, note le procureur. Les deux vendeuses n'ont pas subi aucune violence et n'ont pas été entravées par l'individu. Son geste reste incohérent. Il a fallu beaucoup de discussions, le dialogue a été irrégulier, rythmé par des arrêts et des reprises comme souvent dans ces situations. C'est un homme d'une quarantaine d'années, dont la personnalité est apparue assez complexe. Il n'a jamais exprimé de revendications. Ce n'était pas une tentative de vol, ni une revendication religieuse... Je veux saluer le courage des deux femmes otages.»
Tout est rentré dans l'ordre, dans cette rue de l'argenterie, aux alentours de 3 heures du matin. Une enquête et des analyses psychologies sur le braqueur sont en cours.