Un pique-nique devant le collège pour avoir droit à la cantine
MONTPELLIER•Cent élèves de Camille-Claudel se voit interdire l’accès à la cantine, faute de place...N. B.
Au menu ce midi: chips et sandwichs. Ce lundi, à l’heure du déjeuner, une vingtaine d’élèves du collège Camille-Claudel, près des Arceaux à Montpellier, et une dizaine de parents, ont improvisé un pique-nique sur le trottoir devant l’établissement. Tous protestent contre la décision d’empêcher l’accès à la cantine pour certains. «La capacité de stockage ne permet pas de répondre à toutes les demandes, écrit la directrice, dans un document daté du 19 septembre. Après avoir exclu les élèves ayant 2h15 de pause médiane, je me vois contrainte de refuser les (...) 4e et 3e habitant le secteur, même s’ils n’ont qu’1h15 pour manger.»
«Ma mère est en colère»
Selon la fédération locale des parents d’élèves (FCPE), 55 collégiens se voient refuser le repas dans l’établissement les lundis, 25 les mardis et jeudis et 15 les vendredis. «Certains enfants sont obligés de rentrer chez eux et de manger seuls, car leurs parents ne peuvent pas se libérer du travail, explique Boris Bellanger, président du conseil FCPE et père d’une élève de 5e. On craint de laisser partir les enfants seuls sur une avenue très fréquentée. Or, à dix minutes de là, le collège Las Cazes a une capacité de 900 repas pour 25 demi-pensionnaires!»
Du côté des enfants, cette exclusion a du mal à passer. «Ma mère est très en colère. Avec les trajets, il nous reste 15 minutes pour le repas», note Mao, 12 ans. «On n’a même pas le droit de rentrer dans la cour pour manger des sandwichs», se plaint Ulysse, 13 ans. «On se débrouille, on va au kebab ou à la boulangerie, reprend l’un de leurs camarades. Mais c’est loin, il y a de la circulation et à force, ce n’est pas très équilibré!» En attendant une solution, ils croquent dans une pomme, sur le trottoir.
Un bus bientôt mis en place
La direction académique de l’Hérault souligne qu’il «est de la compétence du chef d’établissement en lien avec le conseil général de résoudre les questions qui se posent». De son côté, Guilhem Reboul, directeur de l’éducation au département, souligne qu’un «bus va être mis [gratuitement] à la disposition de ces élèves le lundi, entre midi et 14h, pour aller manger à Las Cazes. Il sera là lundi, ou dans deux semaines, pour un coût de 3.500 euros sur l’année».