« Il y a un vaste lobby pour la gestion privée »
EAU Le renouvellement de la délégation ne fait pas l'unanimité à gaucheNicolas Bonzom
Le conseil d'agglomération devra entériner le 25 juillet la décision de poursuivre la gestion de l'eau en délégation de service public durant sept ans. Au 1er janvier 2015, un groupe privé sera choisi pour prendre la suite de Véolia. « Ce sera un délégataire de transition pour aller vers la régie publique à la fin de ce contrat », a assuré Jean-Pierre Moure (PS), président de l'agglomération, le 3 juillet. Le candidat aux élections municipales a promis une baisse de la facture d'eau de 10 %, soit 0, 30 € par mètre cube.
« Ces 10% de baisse, cela résonne comme un aveu »
Une décision loin de satisfaire les élus du Front de Gauche et les écologistes, partisans de la régie, qui dénoncent un véritable scandale. « C'est une très grosse déception, souligne Jean-Louis Roumégas, député EELV de l'Hérault. Il n'y a eu aucune concertation avec les forces politiques. Il y a un vaste lobby qui met la pression sur les élus en faveur de la gestion privée. Et les habitants continuent à trop payer ! » Selon le collectif Eau Secours, le trop perçu serait de 8 à 10 millions d'euros chaque année. « Et ces 10 % de baisse, cela résonne comme un aveu, cela veut dire que ça fait vingt-cinq ans que l'on paie trop », reprend le député. « Toutes les collectivités qui sont passées à [...] la régie ont obtenu des baisses de 20 à 30 % », précise René Revol (Parti de Gauche), le maire de Grabels. « Même les Etats-Unis, temple du capitalisme, ils ont choisi le mode de la régie, c'est pour dire ! », assure Jean-Louis Roumégas. Les débats risquent d'être houleux, à l'hôtel d'agglomération, le 25 juillet prochain.