Armée russe conquérante et arme spatiale au 819e jour de guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : Armée russe conquérante, arme spatiale et brouilleurs de drones au 819e jour

récap'« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap' du conflit russo-ukrainien.
  • Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
  • Ce mercredi, au 819e jour de la guerre, la journée a été marquée par la reconquête de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine et par des accusations d’armement spatial.

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

La Russie a revendiqué ce mercredi la prise de Klichtchiïvka, dans l’est de l’Ukraine, l’une des rares localités que l’armée ukrainienne avait reconquises au cours de son offensive de l’été 2023, qui avait finalement échoué. Les forces ukrainiennes sont sur la défensive depuis cet échec et manquent de soldats et d’armements, une situation accentuée par les multiples retards de l’aide militaire promise par les Occidentaux, dont les Américains.

En face, les troupes russes ont repris l’initiative et exercent une lente poussée sur le front oriental, où elles ont obtenu des succès tactiques et se sont emparées d’une série de localités, notamment de la ville-forteresse d’Avdiïvka, en février. Cette avancée, au prix de lourdes pertes, ne leur a toutefois pas permis, pour l’heure, de réaliser une véritable percée.

C’est dans cette dynamique que la Russie a annoncé mercredi avoir conquis Klichtchiïvka, en ruines, situé dans la région de Donetsk, à environ 5 km au sud de Bakhmout, une ville tombée aux mains des Russes il y a un an au terme d’une longue bataille. Kiev avait annoncé la reconquête de ce village en septembre.

Le 15 mai, Moscou avait également affirmé avoir repris, dans le sud, Robotyné, une localité symbolique car elle avait aussi été l’une des rares à avoir été enlevées au cours de l’offensive ukrainienne.

La déclaration du jour

« « La Russie a lancé en orbite terrestre basse un satellite que nous estimons être une arme spatiale capable d’attaquer d’autres satellites en orbite terrestre basse » »

Par la voix du porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, les Etats-Unis ont accusé ce jeudi Moscou d’avoir lancé une arme spatiale et de l’avoir déployée sur la même orbite qu’un satellite du gouvernement américain. « Washington, qui se tient prêt à protéger ses intérêts, continuera à surveiller la situation », a ajouté Pat Ryder. « Nous avons la responsabilité d’être prêts à protéger et à défendre le domaine, le domaine spatial », a-t-il déclaré.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de réagir directement aux accusations. « Je ne peux faire aucun commentaire à ce sujet. Nous agissons en parfaite conformité avec le droit international, nous ne violons rien et nous avons à maintes reprises plaidé en faveur de l’interdiction de toute arme dans l’espace », a-t-il déclaré lors d’un point presse à Moscou.

Plus tôt mardi, la Russie avait accusé les Etats-Unis de chercher à placer des armes dans l’espace après que Washington a opposé son veto à une motion russe sur la non-prolifération aux Nations unies.

Le chiffre du jour

Six. C’est le nombre d’enfants ukrainiens précédemment retenus en Ukraine que les autorités russes ont remis, ce mercredi, à leurs proches. Les six garçons âgés de 6 à 17 ans, dont deux frères, ont été remis à leurs familles dans l’enceinte de l’ambassade du Qatar à Moscou en présence de la commissaire à l’enfance du Kremlin, Maria Lvova-Belova, qui est poursuivie, tout comme le président russe Vladimir Poutine, pour déportation d’enfants par la Cour pénale internationale (CPI).

L’Ukraine réclame le retour de près de 20.000 mineurs « déportés ou déplacés de force » en Russie depuis le début de son assaut le 24 février 2022. La Cour pénale internationale a émis il y a plus d’un an un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova pour déportation d’enfants.

La tendance

Sur le front ukrainien, les brouilleurs de fréquences se sont imposés comme un équipement de base afin de neutraliser un maximum de petits drones tueurs qui saturent désormais le ciel du champ de bataille. « C’est une bataille gigantesque », dit un haut gradé de l’armée ukrainienne, spécialisé dans la guerre électronique. C’est aussi une course contre la montre tant les technologies se développent vite. « Tous les trois mois, nous devons réfléchir à de nouvelles méthodes », dit le haut gradé, assurant qu’actuellement l’Ukraine arrive à brouiller 60 à 70 % des drones FPV russes.

Le système ressemble à un gros thermos blanc, pesant 4 kg, placé dans un sac de toile fixé au dos du soldat. « C’est l’un des premiers appareils portatifs de protection électronique de l’infanterie » ukrainienne, explique Mykola, 42 ans, spécialiste des brouilleurs au bataillon de drones de la 92e brigade, qui opère sur le front Est.

Après plus de deux ans de guerre depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les redoutables drones FPV, relativement bon marché et déployés par centaines de milliers par chaque camp sur la ligne de front, sont devenus indispensables, en plus de l’artillerie classique. « Les drones tuent plus de soldats des deux côtés que n’importe quoi d’autre à l’heure actuelle », affirmait récemment le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk, dans une interview au quotidien The Times.

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Pour les neutraliser, le brouilleur émet des interférences sur la même fréquence que le signal de contrôle du drone, coupant ainsi la liaison entre celui-ci et son pilote. L’appareil présenté par Mykola « est efficace » à une distance de 30 m et provoque « une perte totale de contrôle » du FPV ennemi, assure-t-il.