Syrie: La France alloue une aide humanitaire pour le camp d'Al-Hol
DON•La France refuse par contre de rapatrier ses ressortissantsJ.-L.D. avec AFP
La France va fournir un million d’euros d’aide humanitaire pour les camps de déplacés du nord-est de la Syrie, notamment celui d’Al-Hol où s’entassent des milliers de femmes et d’enfants étrangers affiliés au groupe Etat islamique (EI), a annoncé lundi le chef de la diplomatie française.
« Face à l’ampleur de la crise humanitaire, j’ai décidé le renforcement de notre action dans les camps de la région, notamment celui d’Al-Hol qui accueille aujourd’hui 70.000 personnes dans des conditions particulièrement difficiles », a déclaré Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.
Une situation catastrophique
Initialement conçu pour recevoir 20.000 personnes au maximum selon l’Unicef, le camp d’Al-Hol a connu un énorme afflux depuis l’assaut final contre l’EI en décembre, mené par une alliance arabo-kurde.
Tentes inondées, enfants souffrant de diarrhées, mères incapables d’allaiter faute de se nourrir assez : civils syriens et familles de djihadistes sortis du « califat » déchu survivent dans des conditions extrêmes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les autorités kurdes, alliées de la coalition internationale anti-EI sous commandement américain, ont tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme et réclament inlassablement de l’aide.
La France refuse de rapatrier les ressortissants du camp
La France va fournir « tentes, biens de première nécessité, aide alimentaire et accès à l’eau » à hauteur de 500.000 euros, « tout particulièrement » à Al-Hol, a précisé le ministre des Affaires étrangères.
Une aide supplémentaire de 500.000 euros sera par ailleurs versée pour « deux centres de santé créés et soutenus par la France dès 2017 dans le camp d’Al-Hol et qui accueillent déjà plus de 2.000 consultations chaque mois », a-t-il ajouté.
La France a engagé un programme d’urgence de 50 millions d’euros au total pour la Syrie, dont plus de 12 millions pour les déplacés et réfugiés du nord-est.
La France refuse de rapatrier ses ressortissants, djihadistes et épouses, affiliés à l’EI et n’accepte de ramener les enfants qu’au « cas par cas ». Cinq orphelins ont ainsi été rapatriés le 15 mars.