On le surnomme « le passeur de jouets ». Rami Adham est réputé pour ses bonnes oeuvres en faveur des orphelins d’Alep, ville syrienne ravagée par la guerre. Mercredi, il a été condamné pour avoir détourné des collectes de fonds au profit d’organismes caritatifs et réuni plus de 300.000 euros (342.000 dollars) de dons sans les autorisations requises. Ce célèbre finno-syrien a été condamné à dix mois de prison ferme par un tribunal finlandais pour "blanchiment d’argent" et fraude.

Le tribunal estime que l’argent recueilli par Rami Adham, alors à la tête de l’Association Finlande-Syrie, n’était pas directement et entièrement destiné à aider la population syrienne. Quelque 62.000 euros ont notamment été utilisés pour l’achat d’un chalet dans un jardin partagé. Le tribunal a rejeté l’explication de Rami Adham selon laquelle cet argent provenait de son oncle en Arabie saoudite.

L’accusé a nié les accusations

« Il est également évident que l’achat en question n’a pas été payé avec des fonds personnels », a écrit la cour dans son jugement. Rami Adham n’en est pas à sa première condamnation : selon les médias finlandais, l’accusé a déjà été condamné pour fraude fiscale, violences et pour des affaires de dopage.

Cet homme de 46 ans, père de six enfants, s’est fait connaître sur Internet et a attiré l’attention des médias en se rendant à Alep, alors assiégé par Daesh, pour apporter des jouets et une aide financière aux orphelins syriens. En 2016, la police finlandaise avait cependant déclaré avoir reçu des informations de personnes accusant ce père de famille d’avoir détourné des dons à son profit. L’accusé, qui a nié les accusations, affirme avoir voulu fournir de l’aide aux enfants sous différentes formes, pas seulement en espèces.