Syrie: Les forces du régime isolent la grande ville de Douma du reste de la Ghouta orientale
CONFLIT•Les forces armées du régime syrien sont parvenues ce samedi à opérer une percée majeure dans la Ghouta orientale et à diviser l’enclave rebelle en trois…20 Minutes avec AFP
Trois semaines après le début d'un assaut dévastateur pour reprendre la Ghouta orientale, les forces du régime syrien ont effectué ce samedi une percée majeure dans la partie rebelle de ce dernier fief insurgé.
Depuis le 18 février, les forces du régime ont déjà repris plus de la moitié de l'enclave rebelle, vaste de 100 km2, et continuent de progresser en dépit d'une tentative de contre-offensive des rebelles.
L'objectif est d'affaiblir les factions rebelles contrôlant la Ghouta orientale
Samedi, elles ont isolé ainsi « Douma du reste de la Ghouta orientale, après avoir pris le contrôle de la route la reliant à Harasta à l'ouest et à Misraba au sud», a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les forces loyales au président Bachar al-Assad sont parvenues à diviser la Ghouta orientale en trois: Douma et sa périphérie au nord, Harasta à l'ouest et le reste des localités au sud, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
L'objectif des forces syriennes est d'affaiblir les factions rebelles contrôlant l'enclave, d'où des obus sont tirés sur la capitale Damas, fief du pouvoir, faisant des victimes. Ainsi, selon la télévision d'Etat syrienne, «l'armée intensifie ses opérations» sur plusieurs fronts.
Selon un correspondant de l'AFP basé à Douma, la ville est la cible de bombardements aériens et à l'artillerie. Les habitants sont terrés dans les sous-sol et la cité, qui avait accueilli des déplacés fuyant d'autres secteurs de la Ghouta, est déserte. En outre, les ambulances transportant les blessés parviennent difficilement à atteindre les hôpitaux ou cliniques de fortune à cause de l'intensité des bombardements.
«L'enterrement (des morts) devient difficile»
Le conseil local de Douma a lancé un «appel au secours» adressé aux organisations internationales, soulignant que «de nombreuses personnes dormaient désormais dans les jardins publics et sur les routes, les abris et sous-sol étant débordés». Il affirme également que «l'enterrement (des morts) devient difficile» en raison notamment de bombardements ayant touché le cimetière de la ville.
L'offensive sur la Ghouta a commencé par une campagne aérienne d'une rare violence, même à l'échelle d'un pays ravagé depuis mars 2011 par une guerre qui a tué plus de 340.000 personnes. Les forces loyales à al-Assad ont soumis l'enclave rebelle assiégée à un déluge de feu qui a coûté la vie à plus de 975 civils, selon l'OSDH, et provoqué des destructions colossales.
Profitant de l'impuissance de la communauté internationale à arrêter le bain de sang et du soutien indéfectible de son allié russe, le régime s'est dit déterminé à reconquérir le bastion rebelle où quelque 400.000 habitants subissent un siège asphyxiant depuis