VIDEO. Assad veut poursuivre l'opération militaire dans la Ghouta
SYRIE•Le régime a fait sa première annonce officielle ce dimanche concernant cette opération au sol...20 Minutes avec AFP
L’offensive contre la partie rebelle de la Ghouta orientale « doit se poursuivre », a prévenu dimanche le président syrien, après deux semaines de bombardements meurtriers pour les civils et des combats au sol qui lui ont permis de reprendre plus du quart de l’enclave.
« L’opération doit se poursuivre, parallèlement à la possibilité donnée aux civils de rejoindre les territoires » du régime, a affirméé Bachar al-Assad, dont les forces ont entamé le 18 février une campagne aérienne d’une rare violence, qui a tué plus de 650 civils et a constitué le prélude à une offensive terrestre en cours. Le régime a fait dimanche sa première annonce officielle concernant cette opération au sol, qui se déroule malgré la trêve quotidienne de cinq heures observée depuis mardi à l’initiative de son grand allié russe.
Une progression très rapide
L’armée syrienne a « progressé sur plusieurs fronts », a dit une source militaire citée par l’agence officielle Sana, alors que depuis plusieurs jours déjà les combats sur le terrain s’étaient intensifiés. Les forces du régime ont ainsi capturé des secteurs dans l’est et le sud-est de l’enclave, jusqu’à prendre le contrôle de « plus de 25 % » du fief rebelle, selon (OSDH).
Elles se trouvaient dimanche à trois kilomètres seulement de Douma, la grande ville de la Ghouta, cible de raids aériens, et ont pris pied dans le centre de l’enclave, d’après l’Observatoire. « La rapidité de cette progression est due au fait que les opérations se déroulent principalement dans des secteurs agricoles », a déclaré à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Six civils tués dimanche
Malgré la trêve quotidienne, six civils ont été tués dimanche dans des bombardements du régime, selon l’OSDH. « Il n’y a aucune contradiction entre la trêve et les combats », a estimé dimanche le président syrien. Cette trêve devait permettre l’évacuation de civils et blessés et l’entrée d’aide humanitaire dans un secteur touché par des centaines de cas de malnutrition.
«Un convoi de 46 camions transportant des aides médicales et de la nourriture pour 27.500 personnes » devrait finalement se rendre lundi dans la Ghouta, a annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.Au total, « 70.000 personnes dans le besoin » doivent bénéficier de ces aides, et un deuxième convoi doit être envoyé jeudi.
« On ne peut que s’attendre à une catastrophe humanitaire »
Dimanche, un correspondant de l’AFP a pu voir des habitants, femmes et enfants, jetés sur les routes par les frappes sur la localité de Beit Sawa, emportant de maigres biens sur des motos ou des camionnettes. « Tout le monde est sur les route, il y a des destructions partout », lâche Abou Khalil, 35 ans, portant dans ses bras une petite fille blessée à une joue. « De nombreuses familles sont sous les décombres, les secouristes sont débordés ».
Dans les hôpitaux, les mêmes drames sont filmés au quotidien par les correspondants de l’AFP, avec des enfants en pleurs, des petits au visage ensanglanté, des hommes au crâne bandé et parfois couverts de poussière. « Il y a beaucoup de peur, on ne peut que s’attendre à une catastrophe humanitaire », proclame Bachir, 25 ans, à Douma.
La communauté internationale impuissante
Le pouvoir contrôle désormais plus de la moitié du territoire et reste déterminé à reconquérir l’intégralité du pays. Pour la Première ministre britannique Theresa May et le président américain Donald Trump, le régime syrien et la Russie ont « la responsabilité écrasante de la souffrance humaine déchirante » dans la Ghouta orientale, a indiqué Londres dans un communiqué.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a « fortement engagé » son homologue iranien Hassan Rohani « à exercer les pressions nécessaires sur le régime syrien pour mettre un terme aux attaques indiscriminées contre les populations », lors d’un entretien téléphonique.