CONFLITLa Russie s'oppose à un cessez-le-feu humanitaire en Syrie

Syrie: La Russie s'oppose à un cessez-le-feu humanitaire

CONFLITLa Suède espère toujours une mise au vote demain, vendredi, sur un projet de résolution rédigé par son pays et le Koweït, prévoyant un mois de cessez-le-feu...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a annoncé jeudi qu'il n'y avait «pas d'accord» entre les 15 membres du Conseil de sécurité pour imposer un cessez-le-feu humanitaire de trente jours en Syrie. Un cessez-le-feu négocié depuis plus deux semaines.

Le projet de résolution vise à alléger le siège mené par le régime syrien sur la Ghouta orientale et organiser des évacuations sanitaires. Ce cessez-le-feu a été demandé il y a déjà plus de quinze jours, soit le 6 février, par les organisations de l'ONU sur le terrain. Ils souhaitent ainsi pouvoir venir en aide aux 400.000 personnes vivant dans ce fief rebelle dans la banlieue de Damas.

Alep aujourd'hui, «ce sont des millions de personnes vivant normalement»

Lors d'une réunion «de discussions» convoquée par Moscou, Vassily Nebenzia a cependant dénoncé «les discours catastrophiques» déjà utilisés pour Alep fin 2016. Des propos qui, selon lui, ne correspondent pas à la situation sur le terrain.

Avec le soutien de Vassily Nebenzia, le représentant syrien, Bachar Jaafari, a assuré que «des centaines de roquettes et de mortiers» se sont abattus jeudi sur Damas. «Oui la Ghouta orientale deviendra un nouvel Alep», mais Alep aujourd'hui, «ce sont des millions de personnes vivant tout à fait normalement», a-t-il dit lors d'une allocution de vingt minutes, en prédisant que Idleb deviendra aussi un nouvel Alep.

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Exclure du cessez-le-feu les combats contre les groupes djihadistes

L'ambassadeur suédois à l'ONU, Olof Skoog, a indiqué à l'issue de la réunion que les discussions allaient se poursuivre et précisé espérer une mise au vote vendredi sur un projet de résolution rédigé par son pays et le Koweït, prévoyant un mois de cessez-le-feu.

Les Etats-Unis et la France se sont élevés contre la position de la Russie qui soutient Damas, en critiquant comme l'a fait l'ambassadeur français François Delattre «les attaques contre les hôpitaux» et une «situation insoutenable» pour les civils.

A noter que pour éviter un veto russe lors d'un vote, les négociateurs avaient accepté il y a une semaine d'exclure du cessez-le-feu les combats contre les groupes djihadistes, tels que l'organisation de l'Etat islamique ou al-Qaïda.

Plus de 400 civils tués depuis dimanche dans la Ghouta orientale

Le projet de résolution dit qu'un cessez-le-feu entrerait en vigueur 72 heures après l'adoption du texte par le Conseil de sécurité. La livraison d'une aide humanitaire urgente (médicaments et nourriture) débuterait 48 heures après le début du cessez-le-feu.

Plus de 400 civils, dont une centaine d'enfants, ont été tués depuis dimanche dans l'enclave rebelle de la Ghouta orientale par les intenses bombardements du régime syrien, qui fait fi des appels internationaux à stopper le bain de sang. Et plus de 13,1 millions de Syriens ont actuellement besoin d'aide humanitaire, dont 6,1 millions de déplacés à l'intérieur du pays depuis le début de la guerre civile il y a près de sept ans. Le conflit a fait plus de 340.000 morts.