Syrie: Troisième jour de l'offensive turque contre les miliciens kurdes
ASSAUT•Le président turc considère les YPG turcs comme des « terroristes »…20 Minutes avec AFP
Alors que Daesh est en passe d’être totalement éradiqué de Syrie, un nouveau front s’ouvre dans ce pays en guerre depuis près de sept ans. L’artillerie d’Ankara a en effet pilonné ce lundi des positions de la milice YPG au troisième jour de l’offensive sur l’enclave kurde syrienne d’Afrine, et des dizaines de mandats d’arrêt ont été émis en Turquie en lien avec l’opération pour « propagande terroriste ».
L’artillerie de l’armée turque a visé les positions des Unités de protections du peuple (YPG), qu’Ankara considère comme un groupe terroriste, depuis la ville de Kilis frontalière de la Syrie, ont rapporté les médias turcs.
Onze positions contrôlées par les YPG sont tombées
D’après l’agence de presse étatique Anadolu, l’armée turque a détruit dans la nuit de dimanche à lundi deux positions des YPG depuis lesquelles des roquettes avaient été tirées sur la ville turque de Reyhanli, faisant un mort et 46 blessés. Selon Anadolu, les forces turques ont par ailleurs pris ce dimanche onze positions qui étaient contrôlées par les YPG dans la région d’Afrine.
Les YPG sont la principale composante d’une coalition arabo-kurde, les FDS, soutenue par Washington dans la lutte contre les groupes djihadistes, notamment l’organisation de Etat islamique.
Washington appelle Ankara à « faire preuve de retenue »
En lançant ce samedi l’offensive, le président Recep Tayyip Erdogan a pris le risque de provoquer la colère de son allié américain, mais les réactions initiales de Washington étaient mesurées.
Le ministre de la Défense américain Jim Mattis a appelé la Turquie à « faire preuve de retenue », affirmant qu’Ankara avait prévenu Washington avant de lancer son offensive et estimé que les préoccupations sécuritaires turques étaient « légitimes ».
Créer une « zone de sécurité » d’une profondeur de 30 km à partir de la frontière
La France a adopté un ton plus ferme en exhortant Ankara à mettre fin à son offensive et en réclamant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, qui doit se tenir ce lundi à huis clos.
Selon le Premier ministre turc Binali Yildirim, l’opération a pour but de créer une « zone de sécurité » d’une profondeur de 30 km à partir de la frontière. Les médias officiels turcs ont indiqué ce dimanche que les forces d’Ankara avaient pénétré de cinq kilomètres en Syrie.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 21 personnes, dont six enfants, ont été tuées dans les bombardements turcs depuis samedi. Ankara affirme n’avoir touché que des « terroristes » et accuse les YPG de « propagande ».