CONFLITDes rebelles évacués de Damas

Syrie: Premières évacuations de rebelles d'un quartier de Damas

CONFLITLe 16 mai prochain, un nouveau cycle de négociation débutera à l’ONU…
Manon Aublanc avec AFP

Manon Aublanc avec AFP

Des rebelles syriens et leurs familles ont, pour la première fois depuis le début de la guerre, commencé à évacuer ce lundi un quartier de Damas, permettant au régime de raffermir son contrôle sur la capitale syrienne.

Le même jour, les Nations unies ont annoncé le début, le 16 mai à Genève sous leurs auspices, d’un nouveau cycle de négociations intersyriennes. Jusqu’à présent, ces discussions en Suisse n’ont pas permis de produire de résultats concrets, malgré des progrès enregistrés aux derniers pourparlers de ce type en mars.

Une première depuis le début du conflit

Le départ des rebelles du quartier de Barzé à Damas survient quelques jours après un accord conclu le 4 mai entre la Russie et l’Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion, en vue de la création de quatre « zones de désescalade » en Syrie, où les protagonistes doivent cesser les hostilités. Le régime syrien a refusé que l’ONU ou des forces internationales surveillent l’application de cet accord entré en vigueur samedi. Moscou a déposé à l’ONU un projet de résolution pour appuyer cet accord mais les Occidentaux ont exprimé des réserves.

Pour la première fois depuis le début du conflit, des rebelles ont accepté de quitter un des six quartiers qu’ils contrôlent à Damas, le bastion du régime. « Des hommes armés et des membres de leurs familles ont commencé à quitter Barzé à bord de 40 cars en direction du nord de la Syrie », a annoncé la télévision d’Etat. « L’opération se poursuivra pendant cinq jours ». Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), entre 1.400 et 1.500 combattants et leurs familles doivent quitter ce quartier, tenu par les rebelles et des jihadistes.

Plus de 1.000 départs

Selon le gouverneur de Damas, cité par la télévision, 1.022 personnes, dont 568 combattants et leurs familles, ont déjà quitté la capitale. Des négociations sont également en cours pour l’évacuation de rebelles de Qaboun, un autre quartier de Damas devenu il y a plusieurs mois un champ de bataille. Quatre autres quartiers -Jobar, Tadamoun, Techrine et Yarmouk- sont toujours aux mains des rebelles.

La Russie, l’Iran et la Turquie ont jusqu’au 4 juin pour déterminer les frontières exactes de ces zones. Cet accord devrait être abordé par les chefs des diplomaties américaine et russe, Rex Tillerson et Sergueï Lavrov, mercredi à Washington. Plusieurs accords de trêve ou de cessez-le-feu ont échoué en Syrie mais ce dernier mémorandum prévoit un mécanisme plus ambitieux grâce à ces postes de surveillance pour éviter les frictions.