CONFLITVIDEO. Ce que l'on sait des frappes américaines en Syrie

VIDEO. Frappes en Syrie: Ce que l'on sait de la riposte lancée par les Etats-Unis

CONFLIT« 20 Minutes » fait le point sur ce qu’il s’est passé les frappes américaines lancées jeudi soir sur une base syrienne…
Clémence Apetogbor

C. Ape. avec AFP

Les Etats-Unis ont frappé jeudi soir la Syrie, tirant des dizaines de missiles de croisière contre une base aérienne du régime en réponse à une attaque chimique présumée, que Donald Trump a qualifiée de « honte pour l’humanité ».

Retrouvez la carte qui dévoile la localisation des frappes

Carte de l'AFP montrant la localisation des frappes américaines en Syrie jeudi 6 avril 2017.
Carte de l'AFP montrant la localisation des frappes américaines en Syrie jeudi 6 avril 2017.  - AFP

Que s’est-il passé ?

La base de al-Chaayrate, dans la province centrale de Homs, a été frappée vers 00h40 GMT (02h40 à Paris) par 59 missiles Tomahawk tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui se trouvaient en Méditerranée orientale.

Selon le Pentagone, les services de renseignement américains ont établi que les avions qui ont mené l’attaque chimique contre la localité de Khan Cheikhoun étaient partis de cette base.

La base était connue comme un lieu de stockage d’armes chimiques avant 2013 et le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, a indiqué le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.

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Quelles sont les conséquences matérielles de ces frappes américaines ?

Les premières évaluations du bombardement montrent qu’il a « gravement endommagé ou détruit des avions » et des infrastructures de la base, « diminuant la capacité du gouvernement syrien à mener des frappes » Les missiles Tomahawk visaient notamment « des hangars aériens renforcés », des stockages de pétrole, de munitions, des défenses anti-aériennes, des radars.

Mais la piste elle-même n’a pas été visée, a déclaré le capitaine Davis, contrairement aux indications fournies dans un premier temps par un responsable américain. Le général H.R McMaster, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, a affirmé de son côté que les Américains avaient évité de frapper un endroit « où nous pensons qu’il y a du gaz sarin stocké ». « Nous ne voulions pas créer un danger pour des civils ou pour quiconque », a-t-il dit.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a lui indiqué qu’au moins quatre soldats syriens avaient été tués. « L’aéroport a été presque totalement détruit : les avions, le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés », a précisé à l’AFP son directeur Rami Abdel Rahmane. « Il y a des blessés qui sont atteints de brûlures » et « des incendies que nous tentons de maîtriser », a pour sa part indiqué Talal Barazi, le gouverneur de Homs.

Qui était au courant de la riposte américaine ?

Le capitaine Davis a affirmé que « toutes les précautions avaient été prises pour exécuter la frappe avec un minimum de risques » pour le personnel présent sur la base et notamment les Russes qui s’y trouvaient. La frappe « n’était pas faite pour viser des gens », a-t-il dit. Selon lui, les Russes ont été prévenus à l’avance de la frappe via la ligne de communication spéciale mise en place par les militaires américains et russes depuis l’automne 2015 pour éviter tout incident aérien entre leurs avions respectifs dans le ciel syrien.

Il y a eu de « multiples conversations » avec les Russes jeudi via la ligne spéciale, a-t-il dit. Le porte-parole a indiqué que les militaires américains connaissaient « l’endroit précis » de la base utilisé par les militaires russes, a-t-il précisé. La télévision syrienne de son côté a évoqué « des pertes » dans le personnel syrien de la base. Par ailleurs, une porte-parole militaire a pour sa part indiqué à l’AFP que l’armée israélienne avait « été informée à l’avance par les Etats-Unis de l’attaque en Syrie qu’elle soutient totalement ».

Doit-on s’attendre à d’autres frappes ?

Le porte-parole américain a laissé entendre que la frappe n’avait pas vocation à être répétée. « Il s’agissait d’une réponse proportionnée » à l’attaque de Khan Cheikhoun, destinée à « dissuader le régime d’utiliser des armes chimiques à nouveau ».

« Ce sera le choix du régime s’il y en a d’autres (bombardements), cela se décidera sur la base de leur comportement à venir », a-t-il dit.