GUERRESyrie: 814 soignants tués dans les conflits depuis 2011

Syrie: 814 soignants tués dans les conflits depuis 2011

GUERREUne étude publiée par « The Lancet » révèle que le nombre d’attaques sur les établissements sanitaires a augmenté en Syrie et que 814 soignants ont péri depuis 2011 dans les conflits…
Marie Lombard

Marie Lombard

814. C’est le nombre de soignants tués dans le conflit qui ravage la Syrie depuis début 2011. Publiée ce mercredi par The Lancet, une étude réalisée par un groupe de chercheurs, parmi lesquels des membres de la Société médicale syro-américaine (SAMS), sur l’état des hôpitaux dans le pays révèle une augmentation du nombre d’attaques contre les établissements sanitaires, passé de 91 en 2012 à 199 en 2015. Le personnel médical sur place a également subi de lourdes pertes puisque 782 soignants ont été tués entre mars 2011 et septembre 2016, bilan auquel il faut ajouter les 32 décès survenus depuis octobre dernier.

Cette escalade des violences serait due notamment au gouvernement syrien et à son allié russe, « responsables de 94 % des attaques menées » contre les bâtiments hospitaliers, selon l’étude. Une stratégie qui s’est traduite par « des centaines de soignants tués, et des centaines d’autres incarcérés ou torturés ».

Cartographie des attaques menées contre des établissements sanitaires en Syrie par l'ONG Physicians for Human Rights
Cartographie des attaques menées contre des établissements sanitaires en Syrie par l'ONG Physicians for Human Rights - Screenshot Physicians for Human Rights

55 % des soignants décédés tués dans des explosions

« Avec le temps, les attaques sont devenues plus fréquentes, plus évidentes, et s’étendant à des zones géographiques plus vastes », révèle le Dr Jabbour de l’Université américaine de Beyrouth, l'un des auteurs de l’étude. Selon les chiffres obtenus par l’ONG américaine Physicians for Human Right (PHR) 55 % des soignants disparus ont été tués par une explosion, 23 % lors de fusillades, 13 % à la suite de tortures et enfin 8 % ont été exécutés.

« L’année 2016 a été l’année la plus dangereuse à ce jour pour les professionnels de santé en Syrie », et a fait grimper « le nombre de décès de soignants à 32 % sur le total des morts liées au conflit », qui s’élève à 320.000, souligne le Dr Jabbour. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un médecin pour 7.000 patients dans la partie orientale d’Alep. Les capacités de soins ont ainsi fortement diminué et les pénuries de médicaments, les épidémies et les attaques chimiques renforcent le sentiment d’abandon et de détresse des soignants.