Syrie: Malgré l’arrêt des opérations annoncé par Moscou, l’armée syrienne a repris ses frappes sur Alep
SYRIE•Ces raids aériens avaient cessé jeudi soir après l’annonce surprise par la Russie, allié du régime, de l’arrêt des opérations de combat…20 Minutes avec AFP
Son allié russe avait pourtant annoncé l’arrêt des opérations militaires. Le régime syrien bombardait violemment à l’artillerie ce vendredi des quartiers rebelles d’Alep, en particulier le district clé de Boustane al-Qasr, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’armée de l’air du régime syrien a également repris ses frappes vendredi après-midi sur le réduit rebelle à Alep après une interruption de plusieurs heures, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Violents bombardements
« Il y a de violents tirs d’artillerie sur plusieurs quartiers assiégés (d’Alep-Est) et de violents combats (entre régime et rebelles), notamment à Boustane al-Qasr », un des derniers quartiers importants encore aux mains des insurgés, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Le journaliste de l’AFP à Alep-Est a également entendu durant la nuit le bruit de violents bombardements.
Des milliers de civils pris au piège
La Russie, alliée clé du régime de Bachar al-Assad, a annoncé jeudi soir un arrêt des raids aériens et des tirs d’artillerie de l’armée syrienne sur les quartiers rebelles d’Alep, une mesure censée assurer l’évacuation de milliers de civils pris au piège des violences.
« Les opérations de combat de l’armée syrienne ont été interrompues dans l’est d’Alep parce qu’il y a une grande opération en cours qui est l’évacuation des civils », avait indiqué le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Ce vendredi, il a déclaré que les bombardements sur la ville syrienne d’Alep continueront tant que des « bandits » s’y trouveront.
« Après la pause humanitaire, (les frappes) ont repris et continueront tant que des bandits seront à Alep », a-t-il déclaré à Hambourg (nord) où il participe à une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l’OSCE.
Les rebelles se retrouvent acculés dans quelques secteurs sud d’Alep-Est avec des dizaines de milliers de civils pris au piège, alors que l’armée, appuyée de combattants iraniens et du Hezbollah libanais, contrôle désormais plus de 85 % de la partie que les insurgés avait conquise en 2012, selon l’OSDH.
L’ONU inquiète du sort des civils qui fuient les combats
Des groupes armés de l’opposition syrienne empêchent des civils de quitter Alep-Est, allant même jusqu’à tirer sur les habitants qui fuient les combats, a déclaré vendredi un porte-parole de l’ONU.
« Certains civils qui tentent de s’enfuir sont apparemment bloqués par des groupes armés de l’opposition (…) notamment le front Fateh al-Cham », ex-Front al-Nosra (Al-Qaïda en Syrie), a indiqué lors d’une conférence de presse le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville.
L’ONU est également préoccupée par des informations selon lesquelles des centaines d’hommes ayant fui les combats d’Alep-Est auraient disparu après avoir rejoint les zones contrôlées par le régime syrien.
« Bien qu’il soit difficile de vérifier les faits dans une situation changeante et dangereuse, nous avons entendu des allégations très inquiétantes selon lesquelles des centaines d’hommes auraient disparu après être passées dans les zones contrôlées par le gouvernement » à Alep, a dit Rupert Colville.