CONFLITLes rebelles syriens soutenus par la Turquie ont chassé Daesh de Jarablos

Les rebelles syriens soutenus par la Turquie ont chassé Daesh de Jarablos

CONFLITLes experts ont été stupéfiés par la rapidité de l’opération…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’était une offensive éclair. Des centaines de rebelles syriens, soutenus par les chars et l’aviation turcs, ont pris la localité syrienne frontalière de Jarablos aux djihadistes de l’organisation de l’Etat islamique. «Jarablos est complètement libérée », a affirmé à l’AFP Ahmad Othmane, commandant d’un groupe rebelle ayant pris part mercredi à l’offensive « Bouclier de l’Euphrate » pour s’emparer de cette localité du nord de laSyrie, à la frontière turque.

Les experts stupéfiés

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accueillait le vice-président américain Joe Biden, a également assuré que Jarablos « avait été reprise » à Daesh. Un porte-parole d’un autre groupe rebelle a affirmé que les jihadistes s’étaient retirés en direction de la ville d’Al-Bab, au sud-ouest de Jarablos.

Selon l’agence progouvernemntale Anadolu, seul un rebelle syrien a été tué et dix autres blessés. L’agence Dogan a fait état de la mort de 46 djihadistes, ce qui n’a pas été confirmé.

La rapidité de la reconquête de Jarablos a stupéfié les experts alors que la capture par les Kurdes de localités tenues par l’EI dans le nord de la Syrie, comme Kobané ou Minbej, avait nécessité de longs combats.

Washington en soutien

L’armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale antidjihadiste, a lancé à l’aube ce qui est sa plus importante opération militaire en Syrie depuis le début du conflit il y a plus de cinq ans.

Les Etats-Unis apportent leur soutien, y compris dans les airs, à l’opération turque de l’autre côté de la frontière syrienne pour y repousser l’EI, ont indiqué des responsables américains sous couvert d’anonymat.

Joe Biden, en Turquie pour parler notamment de la résolution de la guerre en Syrie, dans laquelle Ankara a dit vouloir jouer un « rôle plus actif », a mis en garde la milice kurde qui devra retourner à l’est de l’Euphrate, comme le réclame la Turquie.

« Nettoyer la zone »

« Nous avons dit très clairement » que ces forces « doivent retraverser le fleuve » et « n’auront, en aucune circonstance, le soutien des Etats-Unis si elles ne respectent pas leurs engagements, un point c’est tout », a-t-il déclaré à Ankara, le Premier ministre turc Binali Yildirim à ses côtés.

Le président Erdogan a déclaré que l’offensive avait pour but de « mettre un terme » aux problèmes à la frontière turque et visait non seulement l’EI mais aussi les milices kurdes.

Moscou « profondément préoccupée »

Plusieurs heures après le déclenchement de l’opération, une dizaine de chars turcs sont entrés en Syrie et ont tiré en direction de positions tenues par l’EI dans Jarablos, a constaté un photographe de l’AFP.

Des F-16 turcs, appuyés par des avions de la coalition, ont largué des bombes sur des sites djihadistes à Jarablos, dernier point de passage contrôlé par l’EI à la frontière.

Saleh Muslim, le coprésident du PYD, a vivement dénoncé l’opération sur Twitter : « La Turquie dans le bourbier syrien, sera vaincue comme Daesh. »

La Russie qui soutien militairement Damas s’est dite « profondément préoccupée » par l’opération, s’inquiétant d’une possible aggravation des tensions entre Ankara et les milices kurdes.

La Syrie a condamné l’opération turque comme une « violation flagrante » de son territoire.