Syrie: La famille d’une journaliste américaine tuée porte plainte contre le régime d’Al-assad
JUSTICE•La famille de Marie Colvin accuse le régime syrien de l’avoir «délibérément et avec préméditation» tuée dans un bombardement à Homs en 2012…V.V. avec AFP
L’armée syrienne aurait intercepté les communications de la journaliste du Sunday Times avant d’envoyer un déluge de bombes sur l’immeuble où elle se trouvait, selon les termes du dossier. La famille de la journaliste américaine Marie Colvin a porté plainte, samedi aux Etats-Unis, contre le régime syrien de Bachar al-Assad, l’accusant d’avoir « délibérément et avec préméditation » tuée la reporter dans un bombardement survenu à Homs en 2012.
Le photographe français Rémi Ochlik avait également péri dans ce pilonnage survenu le 22 février 2012. Le photographe britannique Paul Conroy, la journaliste française Edith Bouvier et le traducteur syrien Wael al-Omar avaient été blessés. La plainte a été déposée par l’organisation américaine Center for Justice and Accountability (CJA), devant un tribunal de Washington, au nom de la sœur de la journaliste, Cathleen Colvin, et d’autres membres de sa famille.
Une salve de roquettes sur le centre de presse
Ils affirment que « des responsables syriens ont délibérément, et avec préméditation, tué Marie Colvin en déclenchant un bombardement ciblé » sur ce studio improvisé à Homs dans lequel travaillaient plusieurs journalistes. L’accusation repose sur des documents officiels interceptés et le récit de transfuges. Elle vise plusieurs responsables syriens dont le frère de Bachar al-Assad, le général Maher al-Assad.
Après avoir eu la confirmation de la présence de Marie Colvin par un informateur, l’artillerie syrienne a « délibérément lancé des salves de roquettes et de mortiers sur le centre de presse », avec des « tirs de plus en plus concentrés », affirment les plaignants. Le gouvernement syrien avait fait part, après les événements de sa « tristesse » et de ses « regrets ».
Une information judiciaire ouverte à Paris
« Cette procédure légale démontre que des actions sont possibles pour mettre fin à l’impunité des responsables de crimes contre les journalistes », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporter sans frontières (RSF), dans un communiqué.
RSF est également partie civile depuis 2013 dans l’information judiciaire ouverte à Paris pour « homicide involontaire » sur Rémi Ochlik et « tentative d’homicide » sur Edith Bouvier. « Malgré les efforts de la juge d’instruction du pôle ‘’Crimes de guerre et crimes contre l’humanité’’, l’instruction n’a guère avancé », déplore l’association.